Avec la crise, le salaire moyen augmente en 2020

Alors qu'on s'attend à ce que salaires soient tirés vers le bas à cause de la crise économique, l'OIT nous démontre le contraire dans son rapport publié mercredi dernier. Cette année, le salaire moyen a augmenté.

Mais si l'information paraît positive à première vue, elle illustre en réalité une des conséquences de l'épidémie de Covid-19 : si le salaire moyen est en augmentation, c'est parce que la crise sanitaire a davantage touché les "travailleurs faiblement rémunérés". Explications.

Une hausse artificielle du salaire moyen

Lorsqu'ils calculent le salaire moyen, les organismes de statistique s'appuient uniquement sur la rémunération perçue par les salariés. Ils ne prennent pas en compte les personnes au chômage, ni celles qui ont perdu leur emploi. Or la crise a supprimé plusieurs centaines de milliers de postes en début d'année ! Et ces suppressions d'emplois "ont frappé essentiellement celles et ceux qui se situent au bas de l’échelle salarial".

Une situation qui a pour effet de fausser les résultats et de produire une "hausse artificielle" du salaire moyen en 2020.

Ce phénomène, les spécialistes l'appellent "effet de composition"."En temps de crise, le niveau du salaire moyen peut évoluer de manière significative simplement en raison de changements majeurs dans la composition de l'emploi."

En France mais pas seulement

La baisse du nombre d'heures travaillées a en effet davantage impacté les salariés faiblement rémunérés que les métiers d'encadrement et les métiers qualifiés mieux payés. Mais si on observe cette tendance en France, c'est aussi le cas au Brésil, au Canada, aux Etats-Unis ou encore en Italie, qui enregistrent également une hausse du salaire moyen.

À l'inverse, en République de Corée, au Japon et au Royaume-Uni, l'organisation observe "une pression à la baisse du salaire moyen", ces pays ayant mis en œuvre des mesures afin de maintenir les emplois. "Les effets de la crise ont pu se manifester plus nettement par une pression à la baisse sur les salaires plutôt que par des pertes énormes en matière d'emploi".

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