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Évoluer dans sa vie pro

« Une année de césure peut vraiment faire la différence sur un CV ! »

Par Julian Picot • Publié le

Prendre du recul pour mieux avancer ? C'est le pari audacieux de Rose-Madeleine, « transformée par son année de césure à l'étranger ».

« Une année de césure peut vraiment faire la différence sur un CV ! »
À 20 ans, Rose-Madeleine s'est lancée pour une année de césure, des bureaux de l’UNICEF au Suriname et en Guyana, en passant par le Japon. © Hellowork

Lorsque Rose-Madeleine décide de faire une pause dans son parcours universitaire, elle n’a ni plan de secours, ni certitude. Juste une conviction : souffler, voir ailleurs et réfléchir, quitte à « sortir de sa zone de confort ». À 20 ans, elle ressent le besoin de partir pour une année de césure afin de prendre du recul sur sa vie, mais surtout sur elle-même. De l'arrière-boutique d’une épicerie d'Angers jusqu’aux bureaux de l’UNICEF au Suriname et au Guyana, avec une escale au Japon, elle s'élance dans une aventure aussi audacieuse qu’enrichissante, dans l'espoir « d'apprendre à mieux se connaître et de découvrir d'autres milieux professionnels ».

Qu’est-ce qui t'a poussé à faire une année de césure ? Quel a été le déclic pour sauter le pas ?

Il y a sept ans, entre ma licence et mon master d'Histoire, j'ai décidé de me lancer dans une année de césure. Pourquoi ? Simplement parce que je ressentais l'envie de vivre une véritable expérience à l’étranger et la nécessité de prendre du recul pour mieux définir ce que je voulais faire par la suite. C'était l'occasion pour moi de tenter de nouvelles aventures et de me mettre au défi. Une année pour apprendre à mieux me connaître et découvrir d'autres métiers, et je ne m'attendais pas à prendre autant de plaisir !

Rose-Madeleine à Sapporo, dans le nord du Japon. © Hellowork

Comment se sont déroulées les semaines précédant ton départ ? Comment as-tu planifié ton voyage, et avec quels financements ?

Pour préparer cette année de césure, je me suis informée sur le dispositif de césure sur le site de l'université où j'étudiais. Nous avions régulièrement des réunions pour nous aider à construire un projet de stage à l'étranger. Parallèlement, l'association Jeunes à Travers le Monde m'a beaucoup aidée à structurer mon projet, à m'inspirer et à me rassurer, grâce à leurs ateliers notamment. Vous devez justifier d'un projet concret à l'université pour faire une année de césure, que ce soit sur un ou deux semestres. Il ne suffisait donc pas de dire que je comptais partir à l’étranger en autofinancement.

bon à savoir

La procédure de césure intervient à votre initiative et diffère selon votre année d'étude. Généralement, vous devez transmettre votre projet (nature et objectifs), votre CV et votre lettre de motivation au directeur de votre établissement. Celui-ci prendra en compte la qualité et la cohérence de votre projet. Si votre demande est acceptée, vous signez une convention avec l'établissement.

Comment ton entourage a réagi à l'annonce de ton projet ? Était-il réticent ? Et toi, as-tu eu peur ou as-tu eu des doutes ?

La plupart des personnes autour de moi semblaient enthousiastes, mon père peut-être moins ! Il insistait vraiment sur le fait qu'il me fallait un cadre et que ça ne devait surtout pas se résumer à de l'improvisation. Heureusement, j'avais un projet bien défini. Par exemple, je ne recherchais pas un job au pair. Je voulais plutôt m'engager dans une mission humanitaire, travailler avec une association à l'étranger, ou encore trouver un journal pour écrire des articles. Mon objectif était de perfectionner mon expression et ma maîtrise de l'anglais, c’est pour cela que j'ai sollicité mon réseau.

Raconte-moi ton année de césure. Qu’est-ce que tu as fait concrètement ?

De septembre à décembre, je suis restée en France pour passer mon code de la route et m'occuper de la communication du magasin M’Angers Bio (gestion du contenu du site web, des réseaux sociaux, création d'affiches). C'était l'occasion de découvrir le métier de Community Manager, en autonomie. Après cette expérience, je suis partie deux semaines au Japon chez des membres de ma famille. Troisième étape du voyage : un stage avec la chargée de plaidoyer nationale de l'UNICEF France en mars. C'était une expérience passionnante ! Pour clore ce long périple, je me suis rendue au Guyana et au Suriname pour un stage rémunéré au service communication de l'UNICEF, d'avril à juillet. C'était l'expérience que j'attendais avec le plus d'impatience, et aussi celle qui m'a le plus poussée hors de ma zone de confort. Je n'étais pas bilingue, c'était vraiment un défi pour moi. L'adaptation a été encore plus intense, comme personne ne parlait français.

Rose-Madeleine sous les couleurs de l'UNICEF © Hellowork

Tu as eu des imprévus sur le chemin, j'imagine ? Comment as-tu géré ça ?

Évidemment, sinon ce n'est pas marrant ! Après mes deux semaines au Japon, je devais m'envoler pour le Guyana en janvier, mais mon voyage a été reporté en avril pour des raisons politiques. J'étais déprimée, surtout que j'aurais bien aimé rester au Japon pendant cette période-là, mais je ne pouvais pas savoir. De janvier à avril, je n'avais plus rien à faire, tout mon programme était chamboulé. Je n'avais aucune date précise pour mon départ au Guyana. Je pouvais partir le lendemain, comme dans un mois. Cette incertitude a rendu la période vraiment stressante et inconfortable. Finalement, c'est un mal pour un bien : le stage en plaidoirie que j'ai trouvé pour « compenser » ce retard a été l'une des plus belles expériences de mon année de césure.

Quelles ont été tes plus grandes découvertes, personnelles et professionnelles ? Qu'as tu appris sur toi-même ou sur ton projet pro ?

Ma plus grande découverte professionnelle a été mon stage en plaidoirie. J'ai découvert un métier passionnant, loin des professions de communication que je pratiquais habituellement. Au-delà de cet aspect, j'ai appris à mieux me connaître aussi. Je me suis surprise moi-même, sur ma prise d'initiative, mon autonomie et ma capacité d'adaptation. Mais mes expériences au Suriname et au Guyana étaient incroyables aussi. Dès mon arrivée, j'ai tout de suite été mise sur des missions de terrain. En dehors des sièges UNICEF situés dans des grandes villes comme New-York ou Paris, les bureaux dans les pays développés ne sont pas vraiment des bureaux de terrain. Une fois installée, je bougeais moins à l’intérieur du pays et j’alternais surtout entre Georgetown, la capitale du Guyana, et Paramaribo, la capitale du Suriname. Même si j’avais prévu de rejoindre le service communication de l’UNICEF, c’est finalement le plaidoyer qui m’a le plus captivée.

Cette année de césure à l'étranger m'a transformée. Les changements de programme en janvier ont mis à l'épreuve ma capacité d'adaptation, mais mon expérience à l'étranger a été intéressante, surtout d'un point de vue humain. Par contre, professionnellement, je n’étais pas aussi bien encadrée au Guyana qu'au Suriname. Au Guyana, j'étais en autonomie, mais parfois trop ! J'étais un peu perdue sur la manière de m’y prendre, surtout lorsque l'on doit découvrir un territoire totalement inconnu. Au final, avec un peu de recul, je me rends compte de la chance énorme que j’ai eue de vivre ces moments et je ne regrette rien. C’est le genre d’expérience à faire : le fait de simplement partir à l'étranger est très formateur.

Rose-Madeleine au Guyana pour son année de césure. © Hellowork

Aujourd'hui, comment mets-tu en avant cette année de césure dans ton CV ou en entretien d’embauche ? Penses-tu que cette expérience fasse la différence auprès des recruteurs ?

Cette expérience m’a énormément apporté, que ce soit sur le plan personnel ou professionnel. Pour la valoriser sur mon CV, j'ai simplement mentionné mes stages, mes séjours et mes voyages. Je pense que ça peut vraiment faire la différence sur un CV, même si ces expériences commencent à dater... Ce n'est peut-être pas les éléments qui seront les plus remarqués, mais ça claque d'avoir l'UNICEF sur son CV ! C'est le type d'organisme qui attire l'œil des recruteurs. Ce n’est pas anodin. Selon moi, avoir des expériences à l'étranger est devenu presque indispensable. Peut-être que ça deviendra bientôt une norme, puisque beaucoup partent désormais. Partir à l'étranger, même sans objectif professionnel précis, ça dit beaucoup de choses sur vous : votre capacité d'adaptation, votre curiosité, et plein d’autres qualités. Je me souviens d'un retour enthousiaste d'un recruteur lors d'un atelier pour améliorer nos CV afin de trouver mon job d'été. Il m'avait dit qu'avec une telle expérience, je ne devrais pas avoir de mal à trouver un travail. Finalement, lorsque j'étais étudiante, c'était quasiment ma seule expérience pour me démarquer.

Que dirais-tu à un étudiant ou un jeune pro qui hésite à prendre une année de césure, qui pense que « c'est une année perdue » ? Quels conseils lui donnerais-tu ?

Foncez ! C'est normal d'avoir des doutes, mais il n'y a pas de raisons d'avoir peur car c'est vraiment une bonne idée, l'année de césure. Vous ne regretterez pas cette expérience ! Quoi qu’il arrive, cela vous apportera quelque chose. Même si ça ne se passe pas comme prévu, même si l’expérience professionnelle n’est pas au rendez-vous. Vous allez peut-être voyager et ce n'est jamais du temps perdu, c'est plutôt un gain et un investissement sur le long terme ! Ce sont des expériences qui marquent, et avec le temps, ce sont souvent ces moments-là que nous racontons en premier, lorsqu'on nous demande des anecdotes ou des histoires sur notre vie.

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