Thomas et Grischka, développeurs web : « Chez Amiltone, notre montée en compétence est réellement valorisée »

Au-delà des phases de test inhérentes à la pratique du code et au métier de développeur, certaines entreprises proposent à leurs collaborateurs un environnement de travail « bac à sable ». Depuis quelques mois, Grischka et Thomas évoluent dans le pôle Nexus de l’ESN villeurbannaise Amiltone qui a choisi d’aborder la chose différemment. Ils partagent leur expérience avec HelloWork et reviennent sur leur montée en compétences dans ce cadre privilégié dédié à l’innovation.

Thomas et Grischka ont intégré leur entreprise actuelle, au même moment, en octobre 2023. Tous deux développeurs, ils ont connu des parcours de formation bien différents. Pour le premier, un DUT et une licence en informatique, avant d’intégrer l’école de jeux vidéo, Créajeux à Nîmes, pendant trois ans. « J’ai été formé sur des langages de programmation dits de bas niveau, essentiellement du C, C++ et du C#. Quand j’ai terminé mon école, on était à la fin de la pandémie. C’est le moment où l’IA a percé, et les investisseurs se sont éloignés du jeu vidéo. Au lieu de recruter, les entreprises faisaient face à des vagues de licenciement », raconte Thomas. Grâce à un ami, il entend parler d’une « super boîte » près de Lyon, Amiltone.

Son collègue Grischka arrive dans le métier via une reconversion, une fois son appréhension de ne pas être assez « scientifique » mise de côté. « A l’origine, je viens d’une formation en marketing et ventes, indique-t-il. Rien ne me prédestinait à devenir développeur ! » Inspiré par un ami, il commence à se former par des cours en ligne puis valide deux formations d’intégration et de développement web et web mobile, avant de poursuivre en alternance « pour asseoir mes connaissances et pratiquer au quotidien dans le monde de l’entreprise ». Thomas rejoint l’entreprise en tant que développeur back-end et Grischka comme « bébé dev full-stack », avec React.js comme bibliothèque de prédilection. 

« Nexus porte des projets intéressants qu’Amiltone a décidé de valoriser et commercialiser  »

En attendant de valoriser leurs compétences auprès de clients, les deux collègues ont intégré le pôle Nexus. Sa raison d’être ? Embarquer des collaborateurs sur des projets internes avec une portée commerciale. « A l’origine, Nexus s’appelait Incubator. Il servait d’intermissions pour les développeurs, or Amiltone a souhaité promouvoir des projets super intéressants et qui avançaient très bien. En début d’année, il a été renommé dans le but de le valoriser et le faire grandir », explique Thomas. 

Thomas

Développeur web

Après une formation dans le jeu vidéo, Thomas a rejoint le pôle Nexus d'Amiltone. Il travaille actuellement sur l'application ProSkipper.

Depuis Lyon et Bordeaux, les deux collaborateurs sont à temps plein sur deux projets. Avec eux, travaillent de nombreux développeurs de l’entreprise pendant quelques semaines ou mois. « Ce ne sont pas des équipes figées. Une personne peut très bien arriver sur le projet, travailler dessus deux ou trois semaines puis partir en mission. On peut aussi changer de projet pour monter en compétence sur telle ou telle technologie. C’est très fluctuant ! » précise Grischka. Un exercice à la fois enrichissant et complexe : « Quand on intègre un projet, il y a toujours une certaine inertie de départ. Le temps de comprendre le projet, comment il est architecturé ou maîtriser le langage qu’il demande. Parfois, un collaborateur va commencer une feature puis partir en mission et quelqu’un d’autre doit la reprendre etc. C’est pour cela qu’on met à jour la documentation et commente le code ! » ajoute-t-il. 

« C’est hyper valorisant ! »

Grischka est impliqué sur le projet Flotto, « une application de gestion de flotte automobile à l’origine destinée à Amiltone. Elle a finalement été déployée en production et est disponible sur les différents stores. Depuis quelques semaines, on a même nos premiers vrais clients. C’est hyper valorisant car maintenant le monde entier peut la voir. Ça donne de l’énergie pour continuer ! » Thomas travaille, quant à lui, sur ProSkipper : « Une application destinée aux skippers et qui permet de se connecter directement sur le bateau à condition d’avoir ce qu’on appelle un Gateway Wifi. Au lieu de se connecter à Internet, on va se connecter au réseau de tous les appareils du bateau qui communiquent des informations comme le niveau d’essence, la vitesse, la direction du vent etc. L’app récupère ces données et les affiche dans des petits widgets », détaille-t-il.

Grischka

Développeur web

Grischka est devenu développeur web après une reconversion. Dans le pôle Nexus, il travaille sur l'application Flotto.

Les compétences acquises lors de ses études permettent à Thomas de travailler directement sur l’app. Grischka, lui, a été choisi pour utiliser une technologie qu’il avait étudiée mais peu pratiquée, Node.js : « J’avais besoin de monter en compétences pour me sentir plus à l’aise et j’étais partant pour tout ! C’est très ouvert, on peut aussi solliciter notre chargé d’affaires pour lui proposer de s’améliorer sur telle ou telle technologie. »

« On est à la fois autonomes et accompagnés au besoin »

Au sein de Nexus, les équipes fonctionnent sur des sprints de trois semaines : « A la fin de cette période, on fait une démo devant tout le pôle. A ce moment-là, on déploie ce qu’il y a à déployer sur les différents environnements. Par exemple, à chaque démo, on pousse une nouvelle mise à jour sur les stores et la page web », explique Thomas. S’en suit toujours une semaine WIN pour « Week Improvement Nexus ». « C’est en quelque sorte de la R&D (recherche et développement). C’est l’occasion de nous plonger sur des sujets que l’on ne maîtrise pas ou sur lesquels on doit avancer. Sur Flotto, cela a été la mise en place d’une solution qui permet de gérer les abonnements et d’un paywall. Il y a aussi eu des semaines sur l’accessibilité  », complète Grischka. Des challenges quotidiens, encadrés par trois référents. « Chacun a sa spécialité et ils sont assez disponibles pour les questions techniques voire fonctionnelles et donc la montée en compétences. On est à la fois autonomes et accompagnés au besoin », souligne-t-il. 

Une indépendance, notamment sur les objectifs. « Pour reprendre les mots d’Alexandre Buffy, notre directeur opérationnel : « Les deadlines, c’est vous qui vous vous les imposez mais il faut les respecter ». Si on préfère ne rien montrer à la démo, ce sera un peu décevant mais ce sera notre choix. On remplit notre sprint et quand on définit notre objectif, on doit le tenir ! » sourit Thomas. Nexus, « vraie bouffée d’oxygène » pour Grischka. « On ne ressent pas de pression et la montée en compétence est réellement valorisée. Bien sûr, on a envie d’être productif mais cela nous libère d’un poids pour travailler dans la sérénité. On ne se dit pas : « Je dois absolument livrer cette fonctionnalité à la fin de la semaine » quitte à bâcler le travail », continue-t-il. 

Un environnement propice à l’innovation. « On peut se permettre de faire des choses qu’on ne ferait pas forcément chez un client, comme explorer l’utilisation d’une nouvelle technologie. On peut essayer et prendre le temps ! » conclut Thomas.