Comment gérer un ami qui veut que vous le cooptiez (alors que vous ne voulez pas)

La question est venue au détour d’une conversation anodine : « Au fait, j’ai vu une super offre dans ta boîte, tu pourrais me coopter ? » Aïe !  Vous avez dû jouer les équilibristes pour ne pas répondre directement un « Non » clair et net car votre ami, vous l’adorez, mais vous n’avez pas du tout envie de le recommander pour ce poste. On vous explique comment vous sortir de cette situation embarrassante !

Les bonnes questions à vous poser avant de lui répondre

Cet ami vous le recommanderiez volontiers pour organiser le meilleur des anniversaires, mais vous doutez de ses compétences pour le poste qu’il convoite dans votre entreprise. Et vous avez raison d’hésiter : coopter un proche dont vous n’êtes pas sûr des aptitudes professionnelles pourrait nuire directement à votre carrière. En effet, si le processus de recrutement se passe mal, vos supérieurs pourraient juger que vous leur avez fait perdre du temps et s’interroger sur les raisons de votre cooptation. Ils pourraient, par exemple, penser que vous avez agi uniquement pour l’appât du gain (la prime de cooptation !) et vous risqueriez de perdre leur confiance.

Aussi, avant de répondre à votre ami, essayez de déterminer les raisons qui vous poussent à ne pas le recommander. Qu’est-ce qui vous fait douter de ses compétences pour ce poste ?

Posez-vous quelques questions sur son passé professionnel : comment se sont passées ses précédentes expériences ? A-t-il déjà exercé à ce poste ? Est-ce qu’il est déjà rentré en conflit avec son supérieur ou des collègues ? Combien de temps reste-il en poste de manière générale ? Demandez-vous également si votre ami correspond aux valeurs de l’entreprise. Par exemple, est-ce qu’il pourrait bien s’intégrer dans les équipes et bien s’entendre avec le manager ?

N’hésitez pas aussi à réfléchir à votre relation d’amitié : est-il toujours fiable ? Comment se comporte-il avec les autres de manière générale ? Que disent vos autres amis de lui ou d’elle ? S’il fait partie d’un groupe d’amis en commun, n’hésitez pas à solliciter leur avis.

Cooptation ne doit pas rimer avec piston, assurez-vous que votre ami est vraiment LA personne qu’il faut pour ce poste. Si vous avez le moindre doute, ne recommandez pas un ami qui ne veut pas que votre bien au travail !

Comment dire non à une demande de cooptation

Cette série de questions vous a permis de vous décider ? Si vous avez définitivement envie de dire non à sa demande, vous avez deux options : soit vous jouez la carte de l’honnêteté en lui expliquant pourquoi vous n’allez pas le recommander dans votre entreprise, soit vous noyez le poisson en le dissuadant subtilement de ne pas postuler et en le réorientant vers d’autres offres d’emploi.

On vous l’accorde, la première option de la franchise n’est pas la solution la plus facile, car tout dépend du caractère de votre ami et de la nature de votre relation. En étant trop honnête, on prend parfois le risque de blesser. L’idée n’est donc pas de dire à votre ami qu’il est ingérable dans le travail et que vous n’avez aucune envie de le croiser à la machine à café, mais plutôt d’essayer de l’aider dans sa recherche d’emploi. On vous a concocté une petite liste de conseils pour préparer votre réponse, que vous pouvez adapter en fonction de votre degré d’amitié.

Prétextez une mauvaise expérience de cooptation par le passé

Première possibilité pour éviter le malaise : trouvez une excuse pour ne pas le recommander. Oui, il s’agit ici de mentir. Oui, c’est vilain mais ne dit-on pas que toute vérité n’est pas bonne à dire ? Expliquez que vous avez eu une précédente expérience malheureuse par le passé et que ça a gâché votre amitié. Vous pouvez aussi feindre un contexte tendu en ce moment avec votre supérieur ou une négociation en cours particulièrement houleuse pour lui signifier que ce n’est pas le bon moment pour une recommandation de votre part et que ça pourrait même jouer en sa défaveur. Cette technique de dissuasion est évidemment moralement répréhensible mais peut sauver votre amitié si vous n'avez pas envie de jouer la carte de l’honnêteté !

Insistez sur les aspects négatifs du poste

Vous pouvez, dans un premier temp, expliquer pourquoi vous ne pensez pas que ce travail lui conviendrait. En clair : « Ce job c’est l’enfer, je ne te vois pas du tout à ce poste, passe ton chemin ! » Essayez de montrer des aspects négatifs du travail : le site de l’entreprise est peut-être éloigné de son domicile, il aura donc plus de temps de trajet. Le salaire ne sera peut-être pas à la hauteur de ses attentes. Vous avez entendu dire que l’ambiance est souvent tendue dans l’équipe ? Le manager qui le chapeautera au quotidien est lunatique ? Soyez transparent sur les conditions de travail du poste qu’il convoite dans votre entreprise, quitte à exagérer certains mauvais côtés de ce job.

Orientez-le vers d’autres offres d’emploi

C’est une alternative qui peut vous tirer d’affaire sans trop risquer votre amitié. Elle peut d’ailleurs très bien se compléter avec le précédent conseil sur les aspects négatifs du poste. Vous croyez sûrement en certaines qualités de votre ami, donc faites-lui comprendre qu'il serait plus à l'aise dans un autre poste ou dans un autre cadre professionnel qui correspondrait plus à sa personnalité. Regardez les autres entreprises qui recrutent actuellement sur des offres similaires pour transmettre cette information à votre ami. Vous pouvez l'aider aussi à envisager d’autres secteurs de recherche en fonction de ses précédentes expériences. S’il est en recherche d’emploi depuis longtemps, pourquoi ne pas l’inviter à une prochaine soirée réseau où il pourrait croiser des recruteurs ?  Tentez de l’aider au maximum à trouver une opportunité plus adéquate.

Transmettez son CV à un RH sans engagement de votre part

Si vraiment, vous vous sentez coincé avec cette demande de cooptation. Dédouanez-vous. Voyez si vous avez la possibilité de transmettre sa candidature auprès d’un manager ou d’un responsable de ressources humaines sans que ça n'engage votre responsabilité. Dites simplement qu’un ami avait envie de postuler pour telle offre d’emploi, que vous le connaissez bien à titre personnel mais que vous ne garantissez pas ses qualités professionnelles. À eux de voir s’ils ont envie d’étudier sa candidature ou non. Ouf, vous voilà sauvé !

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