Peut-on demander un aménagement horaire pour se lancer dans un side project ?

Une envie d’entreprendre vous titille depuis quelque temps ? Vous avez envie de développer l’une de vos passions ou compétences à côté de votre activité principale ? Sachez qu’il est tout à fait possible en tant que salarié de créer sa propre entreprise. Seul problème : vous allez parfois être confronté à un manque de temps entre vos horaires de salarié et le temps consacré au lancement de votre activité à côté. On vous aide à trouver le bon équilibre en demandant à votre employeur, un aménagement horaire !

Développer son entreprise tout en restant salarié c’est possible ?

Tout salarié d’une entreprise privée peut envisager de lancer une activité en parallèle de son job, sous le statut de micro-entrepreneur (auparavant intitulé auto-entrepreneur). Il n’existe aucune restriction quelle que soit la nature de votre contrat (CDI, CDD, contrat en intérim, stage) ou le domaine dans lequel vous souhaitez exercer (artisanat, commerce, conseils).

Le statut de micro-entrepreneur impose juste de ne pas rentrer en conflits d’intérêts avec votre employeur : l’activité de votre entreprise ne doit pas concurrencer la sienne et vous devez respecter les clauses d’exclusivité ou de confidentialité prévues par votre contrat de travail. Vous ne devez pas non plus travailler sur ce projet pendant vos heures de travail ou avec les équipements de l’entreprise.

Avec le statut de micro-entreprise, vous vous engagez aussi à ne pas dépasser un seuil de chiffre d’affaires. Il est de 188 700 euros si votre activité consiste à vendre des marchandises, des denrées alimentaires ou à développer un hébergement touristique (maison d’hôtes, hôtels, gîtes ruraux). Ce seuil s’abaisse à 77 700 euros pour les prestations de service relevant de bénéfices industriels et commerciaux.

Comment demander un aménagement horaire à son employeur ?

Vous avez besoin de temps pour développer votre micro-entreprise mais votre activité salariée vous demande trop d’investissements ? C’est le constat fait par Jenny, 35 ans. Responsable du pôle administratif dans un cabinet de notaires en CD, elle a demandé un contrat de 28H afin d’avoir plus de liberté horaire pour développer son entreprise. En parallèle, elle exerce une activité de conseils, de formation et d’accompagnement sur les thématiques RH, recrutement, qualité pour d’autres sociétés :

« Mon employeur a accepté sans problème, car il se rendait compte que cette activité allait participer à mon épanouissement. J’adore être dans l’action et je travaille efficacement, donc je lui ai assuré que j’arriverais bien à m’organiser pour mon travail salarié et que cela ne le pénaliserait pas ! Il a donc accepté mon passage de 35 à 28H. Ce qui me laisse deux après-midis de libre par semaine pour me consacrer à mon entreprise »

Avant de parler à son employeur d’un aménagement horaire, mieux vaut donc faire un point sur ses tâches et leurs répartitions sur la semaine afin de proposer une nouvelle organisation de son temps de travail. Donnez des garanties à votre employeur afin de l’assurer de la bonne réalisation de vos missions malgré ces nouveaux horaires comme l’a fait Jenny : « Cet aménagement est basé sur la confiance, mon employeur savait qu’il n’y aurait pas de retard au niveau de mes tâches. »

À vous de jauger ensuite le temps dont vous avez besoin pour créer votre entreprise ou vous investir dans une autre activité. « Je trouve que la semaine de 4 jours pour laquelle j'ai opté est un bon compromis quand on a besoin de temps pour un side project », confie la salariée. Cet aménagement s’accompagne aussi d’une baisse de salaire mais Jenny reconnaît qu’elle est largement compensée par le chiffre d’affaires dégagé par son entreprise.

Enfin, n’hésitez pas à souligner les compétences que vous allez acquérir grâce à ce side-project. Montrez qu'elles seront bénéfiques pour votre travail salarié. Il faut que votre employeur puisse comprendre que c’est une stratégie gagnant-gagnant : vous restez dans l’entreprise mais vous gagnez en épanouissement personnel et professionnel. « Quand on est content du travail d’un salarié, on a envie de le fidéliser en proposant ce type d’aménagement et pour moi c’est l’équilibre idéal, j’ai une sécurité financière, j’aime toujours mon activité principale mais j’ai aussi un nouveau défi à côté ! », conclut Jenny.

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