Avez-vous atteint l’âge critique en matière de recherche d’emploi ?

Anniversaire un peu amer en perspective pour ceux qui vont fêter leurs 56 ans cette année. Selon une récente étude de l’Unedic, il s’agit d’un âge pivot à partir duquel la recherche d’emploi devient plus difficile. Elle montre aussi que le taux de retour à l’emploi durable diminue au fur et à mesure que l’âge avance.

56 ans, l’âge à partir duquel il devient difficile de retrouver un emploi

L’Unedic, l’association chargée de la gestion de l’assurance chômage note un taux d’accès à l’emploi durable « significativement plus faible à compter de cet âge » dans une étude portant sur près de 350 000 personnes âgées de 50 à 65 ans inscrites à France Travail en 2022.

La recherche d’emploi se révèle notamment plus périlleuse pour les personnes âgées de 55 ans et plus qui occupaient un CDI depuis plus de dix ans. Leur expérience n’apparaît donc pas comme un critère attractif pour les employeurs.

Entre l’âge de 50 ans et celui de 61 ans, le décrochage est encore plus net. L’accès à l’emploi passe de 37 à 11% pour les allocataires qui étaient auparavant en CDI, il passe de 39 à 20% pour les séniors qui occupaient un poste en CDD.

Les emplois disponibles peu adaptés aux seniors

Les raisons de ce difficile accès à l’emploi des séniors ? L’Unédic évoque « d’éventuelles difficultés d’appariement entre les emplois recherchés par les séniors et ceux proposés par les entreprises ». Ce qui signifie que les offres d’emploi disponibles ne correspondent pas forcément aux attentes et aux besoins des personnes âgées de 56 ans et plus.

La flexibilité semble être la demande principale des séniors, plus nombreux à chercher un emploi à temps partiel ou proche de leur domicile. Certains problèmes de santé peuvent aussi les contraindre à rechercher des emplois avec des horaires aménagés.

À l’approche de la soixantaine, ceux qui ont les allocations journalières les plus élevées car leurs anciens revenus étaient confortables sont d’ailleurs moins enclins à faire des recherches d’emploi approfondies. Ils se contentent bien souvent d'attendre l'âge de la retraite, faute de trouver des offres réellement attractives pour leur profil.

Enfin, l’étude souligne que « la littérature économique met en évidence des discriminations à l’embauche, qui pourraient expliquer une baisse du taux d’accès à l’emploi avec l’âge. »

Selon la Défenseure des droits, un quart des séniors au chômage déclarent qu’on leur a déjà fait comprendre qu’ils étaient trop âgés pour le poste lors d’un entretien d’embauche.

Les employeurs ont donc un vrai rôle à jouer en faisant fi de leurs préjugés. Ils pourraient ainsi réfléchir à des organisations de travail adaptées à ces travailleurs expérimentés qui peuvent parfaitement compléter les compétences de salariées plus jeunes ou récemment diplômés.

Pour inciter les employeurs à recruter des travailleurs expérimentés, la ministre chargée du Travail et de l'Emploi, Astrid Panosyan-Bouvet lance d'ailleurs une grande campagne à partir du 29 avril prochain afin de faire évoluer les mentalités, combattre les stéréotypes et valoriser les atouts des salariés expérimentés.