3 Français sur 4 prêts à postuler à un emploi moins rémunéré mais plus près de chez eux

Qu’ils vivent dans une grande ville ou un petit village, les salariés et les demandeurs d’emploi souhaitent concilier vie pro et vie perso. C’est la raison pour laquelle 3 Français sur 4 seraient prêts à postuler à un emploi moins rémunéré mais plus près de chez eux. Pour autant, 53 % des Parisiens seraient prêts à faire plus de 45 minutes de trajet pour un emploi qui leur plaît d’après notre dernière enquête* RegionsJob.

61 % des salariés vont travailler en voiture

En France, aujourd’hui, plus d'un Français sur deux prend sa voiture pour aller travailler. Plus les villes sont grandes plus la voiture est délaissée au profit des transports en commun (18 % pour le métro et 20 % pour le bus) et 17 % des salariés utilisent le train. En revanche les moyens de locomotion alternatifs ne sont pas systématiques puisque seulement 9 % des salariés vont travailler en vélo et 1 % en trottinette. Et contrairement à une idée reçue, non, Paris n’est pas la ville des cyclistes puisqu’ils ne sont que 4 % à aller au travail en vélo dans la capitale. Cependant, dans les métropoles importantes hors Paris, on retrouve 19 % de cyclistes. Comment expliquer une telle différence ? Sans doute parce que les trajets sont plus courts dans les grandes métropoles par rapport à Paris. De plus, ces villes grandes mais accessibles ont, depuis longtemps, déployé de nombreux efforts concernant le développement de ces types de modes de circulation (Rennes est par exemple la première ville de France à avoir créé des pistes cyclables et à avoir mis des vélos à disposition des habitants).

Des temps de transports longs à Paris

Sans surprise c'est en région parisienne qu'on met le plus de temps pour se rendre au travail : 26 % des salariés mettent de 30 à 45 minutes contre 13 % en province. En dehors de Paris, 35 % des salariés mettent entre 15 et 30 minutes pour aller travailler. Si 34 % des salariés sont plutôt satisfaits de leur temps de transports, ce n’est pas le cas des Parisiens : ils sont 43 % à en être mécontents. Pour s’occuper, 68 % écoutent la radio ou de la musique, quand 20% ne font rien du tout. En région parisienne, la lecture de journaux (24%) et de livres (36%) est particulièrement populaire.

Politique d’aide aux transports : des efforts restent à faire

Seulement 35 % des employeurs ont mis en place une politique d’aide aux transports, 40 % seulement des employeurs franciliens. 82 % d’entre eux participent au remboursement de l’abonnement Navigo et 14 % d’entre eux participent aux frais kilométriques. 19 % vont même plus loin et accordent un assouplissement du temps de travail. Les employeurs des métropoles françaises hors Paris jouent le jeu avec le remboursement des frais de transports en commun (77 %), la participation aux frais kilométriques (14 %) ou l’aide à l’achat de vélo ou de trottinettes (14 %).

Travailler près de chez soi et faire un travail plaisant : l’impossible équation ?

Concernant les demandeurs d'emploi, 81% d'entre eux jugent la distance entre le domicile et le travail importante dans le choix des offres auxquelles ils postulent. Pour 37 % d'entre eux, elle est même très importante. D'ailleurs, 73 % des personnes interrogées seraient prêtes à postuler à un travail moins bien rémunéré mais plus près de chez elles. C'est vrai pour 76 % des Franciliens et 77 % des habitants d’une petite ville.

Un travail intéressant permet toutefois de nombreux compromis. C’est la raison pour laquelle 53 % des Parisiens seraient prêts à faire plus de 45 minutes de trajets quotidiens et 14% d’entre eux seraient prêts à faire plus d'une heure de trajet pour un travail qui leur plaît vraiment.

Une forte volonté de mieux-être des salariés

Ce que les Français souhaitent aujourd’hui, c’est être heureux au travail, que ce soit grâce à des trajets plus courts pour mieux concilier vie pro et vie perso, quitte à sacrifier un peu de salaire, ou à travers un travail plus enrichissant même s’il est plus loin. L’enquête révèle une suprématie du mieux-être dans le quotidien des Français. Ce que ces résultats révèlent aussi en substance, c’est le succès des grandes métropoles françaises : bassins d’emploi importants, vies culturelles riches, villes plus accessibles, circulation douce… les grandes villes hors Paris ont la cote !

* cette enquête a été réalisée par RegionsJob entre le 6 et 28 février via un questionnaire en ligne auprès d'un échantillon de 803 demandeurs d'emploi et de 1048 personnes en poste redressé pour être représentatif de la population française.

Photo (istock/disqis)