Ingénieur de Laboratoire H/F CNRS

Détail du poste

La peur est une émotion de base nécessaire à la survie, agissant dans des situations de danger. Cependant, les expériences traumatisantes génèrent certains des souvenirs de peur les plus robustes qui peuvent parfois dégénérer en troubles liés au traumatisme. Les réactions de peur et d'anxiété associées à un souvenir traumatique peuvent être atténuées si le sujet est exposé de manière répétée à des rappels du traumatisme initial dans un environnement sûr. Ce processus d'atténuation de la peur est au coeur de la thérapie d'exposition, la référence en matière d'intervention sur les traumatismes. Lorsque ce processus d'atténuation de la mémoire se détériore, les souvenirs émotionnels peuvent devenir inadaptés et dégénérer en syndrome de stress post-traumatique (SSPT) ainsi qu'en un large éventail de troubles psychiatriques. Cependant, les raisons neurobiologiques pour lesquelles certaines personnes ne parviennent pas à atténuer les souvenirs traumatiques restent insaisissables. Il a été démontré que la douleur chronique est l'une des affections les plus étroitement liées au syndrome de stress post-traumatique 1-2. En fait, les données épidémiologiques à l'échelle mondiale indiquent qu'au moins 11,2 % de la population souffrant de douleur chronique généralisée souffre également d'ESPT 3 et que 20 à 80 % des patients souffrant d'ESPT présentent également des symptômes de PC. Malgré l'association clinique frappante entre la PC et le SSPT, les mécanismes neuronaux par lesquels la PC interfère avec l'extinction de la peur restent largement inconnus. En particulier, les points suivants ne sont pas clairs : 1. si les circuits de traitement de la douleur et de l'extinction de la mémoire de la peur sont fonctionnellement connectés. 2. les altérations fonctionnelles qui sous-tendent l'altération de l'extinction. 3. Si la manipulation fonctionnelle des connexions entre les structures de la douleur et de l'extinction peut restaurer l'extinction de façon permanente. Ce projet a pour objectif ambitieux d'ouvrir la voie à la lutte contre les conséquences désastreuses de la douleur chronique sur la santé mentale, une question particulièrement opportune étant donné que la population touchée par ces deux affections comorbides augmente.
Activités
Dans ce projet, nous utiliserons un modèle murin de douleur neuropathique (ligature du nerf sciatique). Les souris souffrant de douleur chronique présentent des troubles de l'extinction de la peur et, dans ce projet, le candidat réalisera une cartographie de l'activité multi-marqueurs du cerveau entier afin d'évaluer la réorganisation fonctionnelle du cerveau entier des réseaux recrutés pour l'extinction induite par la PC. Ceci sera réalisé en utilisant un pipeline entièrement automatisé que nous avons récemment développé dans l'équipe Silva, rationalisant les interrogations histologiques volumétriques multiplexées (Chiarrutini, Castoldi et al. 2024, BiorXiv). Après avoir identifié les réseaux fondamentaux jouant un rôle dans l'interaction avec la PC et les états aversifs, le candidat testera directement leur implication causale avec une haute résolution temporelle en exploitant les outils de l'optogénétique, de la chimiogénétique et de la photométrie à fibre.
Compétences
Diplôme de master en : neurosciences, biologie, informatique, physique, mathématiques, ingénierie.
Expérience en programmation (de préférence Python, R) est un plus.
Une expérience dans le comportement des souris, les neurosciences des circuits, la chirurgie des souris est un plus.
Une expérience dans la chirurgie stereotassique est un plus
Experience dans l'etude des curcuits du thalamus est un plus.

Le poste se situe dans un secteur relevant de la protection du potentiel scientifique et technique (PPST), et nécessite donc, conformément à la réglementation, que votre arrivée soit autorisée par l'autorité compétente du MESR.

Contexte de travail


Le projet est dirigé par la Dr Bianca A. Silva. Notre équipe fait partie de l'Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire (www.ipmc.cnrs.fr), un institut de recherche publique mixte du CNRS, INSERM et de l'Université Côte d'Azur. L'Institut est situé à Sophia Antipolis, un parc technologique dans la banlieue de Nice qui accueille de nombreuses entreprises de biotechnologie et de santé offrant un environnement dynamique pour la recherche scientifique.

Le poste se situe dans un secteur relevant de la protection du potentiel scientifique et technique (PPST), et nécessite donc, conformément à la réglementation, que votre arrivée soit autorisée par l'autorité compétente du MESR.
Contraintes et risques

Les contraintes de ce poste sont d'une part liées à la manipulation des animaux. Il est important que les candidats ne soient pas allergiques aux rongeurs. Les candidats pourront effectuer des astreintes de WE pour surveiller les animaux. Les risques possibles sont les morsures d'animaux et les coupures liées à la manipulation du microtome.