Et si on pouvait reprendre des études tout en étant salarié ?

Quitter son emploi pour retourner sur les bancs de la fac n’est pas accessible à tous. Certaines entreprises ont donc choisi de donner un coup de pouce à leurs collaborateurs. L’idée ? Les accompagner dans des formations diplômantes, en parallèle de leurs missions au bureau. Exemple avec l’Université Prévoir et sa référente, Laurence Larock.

L’Université Prévoir est une entité complémentaire au service formation du Groupe et destinée à ses collaborateurs. Fondée en 2019, elle comprend aujourd’hui trois cycles de formation répondant à trois des métiers principaux de l’entreprise. Le cycle Assurance d’abord, en partenariat avec l'IUP Banque Finance Assurance de l’IAE de Caen. « La gestion des risques des clients est le cœur de métier de PRÉVOIR, explique Laurence. Ce cycle est destiné aux techniciens d’assurance et aux commerciaux confirmés. Le but est de leur permettre d’encore mieux conseiller les clients, de développer des connaissances approfondies et de maîtriser toutes les techniques assurantielles mises en œuvre dans l’ensemble du groupe. »

Le cycle Managers est, quant à lui, destiné aux managers confirmés. « L’objectif de cette formation est de transmettre des approches et des méthodes pour piloter le changement au sein de son équipe. Son intitulé exact est Management de la transformation des organisations (MTO) », précise Laurence. Le cycle Managers tout comme le cycle Affaires, sont organisés en partenariat avec l’IAE de Metz (Université de Lorraine). « Ce dernier cycle, appelé Management et société digitale, est focalisé sur l’apprentissage des nouveaux modèles d’affaires issus du développement du digital dans notre secteur d’activité. Il est destiné aux experts de toutes les fonctions du groupe », souligne-t-elle.

Une forme de reconnaissance des collaborateurs

Ces différents cycles permettent d’obtenir des Diplômes d’Université (DU), avec une validation universitaire. « Le fait que ce soient des programmes diplômants représente une réelle motivation en interne. Au-delà du besoin de développement de compétences, ces parcours apportent aux apprenants un réseau et des contacts avec des personnes stimulantes, que ce soient les enseignants comme les experts internes », continue Laurence.

Laurence Larock

Référente Université Prévoir

Chaque session annuelle réunit entre 10 et 15 collaborateurs par programme. Le cycle Assurance dure environ 14 mois contre une année universitaire pour les deux autres. « Ces derniers se terminent par la soutenance d’un projet concret ou d’une note de recherche, réalisé en binôme et présenté devant un jury composé de membres de l’université, de l’ensemble de la direction de Prévoir et des responsables des apprenants. Le cycle Assurance, lui, s’achève avec un grand oral dont l’objet est de travailler sur une étude de cas réelle. La soutenance est réalisée devant un jury composé de trois personnes, en général, deux de l’université et une de chez PRÉVOIR », détaille Laurence. Ces formations apportent également une forme de reconnaissance aux collaborateurs qui les entreprennent. « En plus des soutenances où toute l’équipe directionnelle est invitée, on communique en interne sur le sujet. Une remise de diplôme est aussi organisée pour chacun des trois cycles. Je pense que tout ceci est moteur à l’envie de s’inscrire aux parcours », précise-t-elle.

Il y a trois ans, PRÉVOIR a également lancé un incubateur managérial à destination des diplômés du cycle Managers. Le principe ? Mettre en pratique sur le terrain les travaux issus de leurs notes de recherche et « choisir des sujets de pratiques managériales qui méritent un développement au sein du groupe. » Par exemple, des managers ont pu mettre en pratique les recommandations de leur travail théorique sur des sujets liés à la coopération interservices, à l’implication des utilisateurs dans le déploiement de nouveaux outils, ou bien encore au développement du leadership et de la réflexivité.

« Accentuer les interactions et la coopération au sein de Prévoir »

Tous les ans, un appel à candidatures est lancé au sein du groupe entre les mois de mars et mai. Un comité de sélection est ensuite réuni pour étudier les dossiers. « Nous demandons aux candidats un CV et une lettre de motivation, ainsi que l’aval de leur hiérarchie. Cette dernière doit d’ailleurs être consciente de l’investissement personnel certain que demandent ces formations, qui se déroulent sur le temps de travail », appuie Laurence.

En tout, près de 150 collaborateurs, venus du siège et du réseau PRÉVOIR ont depuis été diplômés. « Ils se retrouvent dans ces programmes et travaillent avec des personnes qu’ils n’ont parfois jamais vues. Cela permet d'accentuer les interactions et donc la coopération au sein du Groupe. »

« Des apprenants particulièrement convaincus par les équipes pédagogiques »

Après cinq ans, le bilan de l’Université Prévoir est largement positif, selon Laurence : « Nous avons une demande croissante, notamment pour le cycle Assurance. Il y a un attendu d’approfondissement sur les compétences assurantielles et un vrai engouement pour cette formation. Les demandes pour le cycle Managers ont, au contraire, diminué car les managers du groupe sont très sollicités par plusieurs cursus de formation en management. Là aussi on a noté une réelle satisfaction des apprenants, particulièrement convaincus par les équipes pédagogiques. »

En parallèle, les programmes ne cessent d’évoluer. Le programme de formation « Cycle Affaires » a ainsi été entièrement revu et actualisé pour mieux répondre aux défis actuels du développement des affaires dans le secteur de l'assurance. Initialement lancé il y a quelques années, le programme a évolué pour s'adapter aux transformations rapides induites par exemple par la digitalisation et l'IA.

Aujourd’hui, la priorité de l’Université Prévoir est aussi de s’adapter aux nouveaux modes de travail. « Je pilote les communautés d'apprenants tout au long des cycles de formation via l'outil Microsoft Teams, avec pour objectif de promouvoir de nouvelles pratiques de travail en mode hybride. L'ambition est de transformer les formations en opportunités de développer les compétences liées au travail à distance, tout en renforçant la collaboration grâce à l'utilisation des nouveaux outils coopératifs », raconte Laurence. Une réflexion qui permettra probablement de balayer le doute de certain(e)s : « Cela peut faciliter également l’accès des programmes aux femmes, en particulier. L’hybridation de ces programmes qui s'inscrivent dans la durée, apporte des facilités d’organisation », conclue-t-elle.