Travailler le vendredi, bientôt de l'histoire ancienne ?

Qu’on le veuille ou non, le vendredi n’est plus un jour comme les autres dans les entreprises ! Le cinquième jour de la semaine a perdu de sa superbe et l’écho qui résonne dans de nombreux bureaux partout en France en est la preuve. Le vendredi, c’est vraiment fini ?

Ce jour béni des télétravailleurs…

On connaissait déjà le Friday Wear, cette tendance consistant à porter une tenue décontractée le vendredi, veille de week-end. Une micro-révolution dans certains univers professionnels guindés et cravatés, qui avait fait souffler sur les entreprises du monde entier un vent de fun et de fraîcheur au début des années 2000 – ça paraît loin, n’est-ce pas ?

Puis le Covid a démocratisé un mode d’organisation aussi invraisemblable que scandaleux pour n’importe quel RH du siècle dernier, jusqu’alors réservé à une minorité de travailleurs indépendants et hautement qualifiés : le télétravail. Une période qui a tout changé ! Car si le lundi et le mercredi ont leurs adeptes, le vendredi est largement plébiscité par les salariés (et les employeurs) pour en faire un jour de travail à domicile. Résultat, de nombreux locaux sont désertés les vendredi … Et pas uniquement les bureaux d’ailleurs.

Désormais, un autre ennemi du vendredi besogneux pointe le bout de son nez : la semaine de 4 jours ! Parmi les entreprises qui l’ont adoptée ou les pays qui l’ont testée, devinez quel jour de la semaine est choisi en majorité pour faire office de jour off ? Le vendredi, encore lui !

Vendredi is the new samedi ?

Bon, inutile de trop s’emballer : la généralisation de la semaine de 4 jours n’est pas pour tout de suite et le vendredi n’est pas encore officiellement le troisième jour du weekend. Mais dans le magazine Challenges, qui affichait récemment en une « La disparition du vendredi », on apprenait tout de même quelques chiffres préoccupants pour les amateurs de travail le « jour de Vénus » (non, le vendredi n’a pas d’adjectif à lui. Et c’est bien triste).

Par exemple, que la moitié des salariés de La Défense ne se rendent pas au bureau le vendredi. Et dans le plus grand quartier d’affaires d’Europe, ça fait vite un trou… y compris dans le chiffre d’affaires des commerces situés en bas des tours. On y apprend également que les chiffres de la fréquentation des métros et RER ont chuté de 15% le vendredi depuis le Covid (contre 10% les autres jours). Au-delà des chiffres, il suffit de prendre un bus ou circuler en voiture dans n’importe quelle grande ville un vendredi pour constater que ce n’est plus un jour comme les autres !

Et de nombreux commerçants constatent partout à travers la France que le vendredi est le nouveau samedi : coiffeurs, pressings, restaurants, bars… Les salariés semblent avoir de plus en plus de temps pour consommer le vendredi. A ceci près qu’ils consomment près de chez eux et que la géographie des lieux de fréquentation s’est déplacée. On se demande bien quelle est la cause de cet étrange phénomène.

Les entreprises sont-elles perdantes ?

Mais ne croyez pas que seul le télétravail soit à blâmer dans ce nouveau paradigme du temps de travail hebdomadaire : le vendredi est tout bonnement le jour de la semaine où l’absentéisme est le plus élevé ! Et cela va du simple RTT au congé maladie de dernière minute. Tiens, tiens ! Les virus eux, ne relâcheraient pas leurs efforts le vendredi… contrairement aux (télé)travailleurs ?

A ce sujet, les études et les avis divergent. Une étude du bureau de statistiques américain est régulièrement citée : en télétravail, on travaillerait deux heures de moins. Pourtant, le Conseil national de la productivité estime qu’en France, le passage à 25% de télétravailleurs d’ici 20 ans pourrait faire gagner à l’économie française entre 5% et 9% de productivité ! Etrange, non ?

C’est peut-être ça le secret du télétravail et du vendredi au ralenti, on travaille moins… mais on travaille mieux ! Jusqu’au jour où, peut-être, on ne travaillera plus du tout.

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