Top 3 des secteurs les plus touchés par l’absentéisme

Le nombre de jours passés en arrêt de travail fléchit pour la première fois depuis 2016. C’est ce que nous apprend le dernier baromètre sur l’absentéisme en France du cabinet de conseil WTW. Cette étude menée sur cinq ans auprès de 420 280 salariés, issus de plus de 2 000 entreprises du secteur privé, observe que le taux d’absentéisme est passé de 5,4% en 2022 à 4,8% en 2023. Des résultats positifs mais à nuancer pour plusieurs raisons.

Fin de la crise sanitaire et arrêts plus longs

La fin du contexte sanitaire a tout d’abord largement contribué à faire reculer le nombre de salariés qui s’arrêtent au moins une fois dans l’année (34%, soit -21% par rapport à 2022). La maladie constitue en effet la cause de l’arrêt dans 98% des cas, loin devant les accidents de travail et les maladies professionnelles.

Si les travailleurs s’absentent moins souvent, leurs arrêts sont en revanche de plus en plus longs. La durée moyenne des arrêts maladie a ainsi augmenté de 15% en 2023 pour atteindre 23 jours, soit trois de plus que l’année précédente. Une hausse en grande partie due à la multiplication des arrêts de longue durée, qui représentent plus de la moitié des jours d’absence en entreprise.

Et les secteurs les plus touchés sont…

Malgré une diminution au global, certains secteurs restent plus touchés que d’autres par l’absentéisme. En tête du podium, le domaine de la santé et de l’action sociale affiche un taux d’absence légèrement plus bas qu’en 2022 (7,56% contre 8,32% en 2022), mais toujours impressionnant. La pénibilité des métiers est à pointer du doigt, tout comme la surcharge de travail qui découle d’importants soucis de recrutement. Le nombre d’arrêts de travail longs fait ainsi gonfler la durée moyenne d’absence des salariés (27 jours par an).

Un record battu par le secteur de l’hébergement et de la restauration (qui pâtit de problématiques similaires) avec 39 jours d’absence en moyenne, pour un taux d’absentéisme global de 7,39%. Le transport et l’entreposage suit de près avec un taux de 6,18%. Plus du tiers de ses salariés posent au moins un arrêt dans l’année (36%) et la durée de ces absences atteint 33 jours par an en moyenne.

Des disparités selon le genre, l’âge ou la région

Beaucoup d’autres facteurs entrent en ligne de compte. Si la baisse concerne toutes les couches de la population, le taux d’absentéisme des femmes reste ainsi plus élevé que celui des hommes (5,8% contre 4,2%). Ce qui s’explique en partie par des contraintes familiales plus fortes et une surreprésentation dans des secteurs exposés tels que la santé ou l’hôtellerie-restauration.

Autre critère différenciant : l’âge. Les salariés de 20 à 30 ans étant ceux qui enregistrent la baisse la plus marquée (de 3,6% en 2022 à 3% en 2023), avec un bémol : la fréquence de leurs arrêts reste bien supérieure à celle des autres populations.

Sans surprise, les ouvriers figurent en tête du classement par catégorie socio-professionnelle : 42,1% d’entre eux ont été en arrêt au moins une fois dans l’année. Ils sont talonnés par les professions intermédiaires (35,1%), les employés (34%) et les cadres (24,7%). A noter que ces derniers sont les seuls dont le taux est en augmentation (de plus de 8 points en deux ans).

La nature du contrat a par ailleurs un impact considérable sur le taux d’absentéisme, deux fois moins élevé chez les salariés en CDD par rapport à ceux en CDI.

Sur le plan géographique, c’est le Grand Est qui enregistre le taux d’absentéisme le plus élevé malgré une baisse notable (6,36%), suivi par les régions des Hauts-de-France (6,04%) et de la Bourgogne Franche-Comté (5,09%).

Autant de chiffres à surveiller de près, d’autant que les initiateurs de l’étude ont relevé une très légère hausse du taux d’absentéisme début 2024.