Télétravail VS présentiel : quelle formule offre les meilleures conditions de travail ?

Le télétravail s’est imposé, depuis la crise du Covid, dans les habitudes professionnelles de nombreux salariés. En 2024, environ 1/3 des Français le pratique au moins une fois par semaine, d’après l’institut de sondages Statista. Ils sont, en revanche, seulement 4 % à travailler en full remote, avec l’intégralité de leur semaine effectuée à distance.

Cette façon de travailler « à la maison » est donc devenue monnaie courante dans les entreprises, mais quels en sont les bénéfices pour les salariés ? Le télétravail améliore-t-il vraiment leurs conditions de travail, et de vie par extension ? Les tâches d’un télétravailleur sont-elles vécues de la même façon que lorsqu’elles sont effectuées en présentiel ? La Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) s’est penchée sur la question.

« En TT », plus d’autonomie, et moins de stress

L’enquête a été menée entre le 12 janvier et le 10 avril 2023, auprès d’un échantillon représentatif de la population française, sur un total de 63 579 répondants. D’après les réponses fournies, l’étude conclut que « parmi les salariés dont le poste se prête au télétravail, ceux qui le pratiquent jouissent en moyenne de meilleures conditions de travail que les non-télétravailleurs ».

La majorité des répondants estiment que « l’organisation des tâches est plus facile en télétravail », mais aussi que les « interruptions sont moins fréquentes à distance ». En effet, en se mettant dans sa bulle, un télétravailleur va être moins coupé que s’il travaille dans un open space où le bruit est omniprésent.

La majorité des interrogés expliquent, par ailleurs, bénéficier davantage « d’autonomie » de la part de leur employeur lorsqu’ils sont en télétravail. Le travail à distance diminuerait aussi, d’après eux, le stress et « la pression » causés par « l’atteinte des objectifs ».

Un meilleur équilibre vie pro perso

La pratique du télétravail favorise également « l’articulation entre vie personnelle et vie professionnelle ». Cet avantage s’observe encore plus pour les hommes que pour les femmes. « Parmi les salariés vivant en couple, ceux qui télétravaillent reçoivent un peu moins de plaintes de leurs proches concernant leurs horaires de travail », souligne l’étude. D’après l’analyse faite par la DARES, cette différence peut s’expliquer par le fait que l’absence de déplacements diminue la fatigue.

A noter tout de même : le télétravail ne modifie pas les inégalités de genre dans la répartition des tâches domestiques, « sauf au sein des couples avec jeunes enfants », précise l’étude. « Qu’elles télétravaillent ou non, les femmes sont davantage préoccupées par la gestion quotidienne de leur foyer que les hommes », insiste le rapport. Cette charge mentale continue d’être portée majoritairement par les femmes.  

Des télétravailleurs en meilleure santé que leurs collègues en présentiel

L’enquête démontre, par ailleurs, que les télétravailleurs sont globalement « en meilleure santé que les salariés qui ne pratiquent pas le télétravail ». La majorité des interrogés avouent se sentir « moins fréquemment malades ». Et lorsqu’ils le sont, ils vont avoir plus tendance à travailler et faire ce qu’ils ont prévu, que s’ils étaient en présentiel. D’après la Dares, ce présentéisme concerne surtout les femmes.

Le télétravail rend plus difficiles les relations

Mais le travail à distance n’a pas que des avantages. Si les conditions de travail sont, dans l’ensemble, plus agréables en télétravail, cette organisation moderne du travail revêt, malgré tout, quelques inconvénients. À commencer par la productivité : la majorité des répondants admettent travailler « de façon moins intense lorsqu’ils sont à distance plutôt que sur site ». Et pourtant, ces derniers, estiment que leur activité, est tout autant soumise à des contrôles de la part de leur supérieur hiérarchique en télétravail qu’au bureau.

Par ailleurs, le télétravail augmente aussi certaines difficultés. Parmi celles citées par les interrogés on retrouve « l’absence de discussion avec le collectif et avec les représentants du personnel ». En effet, les échanges en visioconférence, par écrans interposés ou via une messagerie instantanée, sont moins spontanés et fluides que dans le réel. Le rapport pointe d’ailleurs le fait que ce sentiment est décuplé chez les actifs travaillant dans la fonction publique.

Autre inconvénient du télétravail d’après les interrogés « le manque de moyens adaptés ». Les collaborateurs ont également plus de difficulté à prendre des initiatives à distance, que lorsqu’ils sont en présentiel.

45 % des télétravailleurs aimeraient en faire plus

Malgré ces inconvénients, le succès du télétravail est toujours au beau fixe chez les salariés : 44 % des télétravailleurs aimeraient conserver leur rythme de télétravail mensuel et 45 % aimeraient en faire plus, d’après l’étude. Du côté de ceux qui n’en font pas, et dont le poste s’y prête, 2/3 des concernés aimeraient y avoir droit.