Semaine de 4 jours : des entreprises britanniques plus que jamais convaincues deux ans après leur test

On parle ici de la semaine « de » 4 jours : une réduction du temps de travail sans réduction de salaire. Rien à voir avec la semaine « en » 4 jours évoquée en France par Gabriel Attal ou mise en place en Belgique.

Un impact bénéfique sur le long terme

En 2022, une soixantaine d’entreprises britanniques avaient participé à un projet pilote de six mois autour de la mise en place de la semaine de 4 jours. Une diversité de structures et d’organisations, allant de la brasserie à l’agence de communication en passant par la Royal Society of Biology.

Un essai grandeur nature qui avait rencontré un vif succès chez les salariés comme les employeurs, dont la majeure partie avait décidé de poursuivre l’expérience au-delà des six mois. Un an après la fin du test, 54 entreprises sur 61 déclaraient avoir conservé ce rythme de travail.

Deux ans après, l’organisme de recherche indépendant Autonomy vient de publier un compte rendu des études menées autour de cette vaste expérimentation. Et les résultats sont sans appels.

Côté employeurs et managers :

• 100% des chefs d’entreprise se déclarent satisfaits par la semaine de 4 jours. Ils ont tous estimé que cela avait eu un impact « positif » ou « très positif » sur leur entreprise
• 82% ont constaté une amélioration du bien-être de leurs salariés
• 50% estiment que cela a engendré une baisse du turnover
• 91% des managers n’ont vu aucun impact négatif dans leur gestion

Coté salariés :

• 96% des salariés ont déclaré que cela avait eu un impact positif sur leur vie
• 87% ont rapporté que cela avait eu un effet positif sur leur travail
• 38% se sont sentis plus efficaces
• 30% ont vu leur productivité et leur concentration augmenter
• 53% d’entre eux ont estimé que cela avait amélioré leur bien-être et leur bonheur personnel
• 41% ont ressenti une baisse de leur niveau de stress
• 9% ont vu une amélioration de leur santé mentale
• 3% se sont lancés dans une autre activité comme du bénévolat

On retrouve aussi, pêle-mêle, une amélioration du sommeil, une diminution du taux de burnout et une meilleure satisfaction au travail et dans la vie en général.

Avec deux ans de recul, les auteurs de l’étude insistent particulièrement sur le maintien à long terme de ces effets positifs. « Le point clé, c’est que ces importants résultats constatés au bout de six mois ne sont pas dus à un effet de nouveauté ou de court terme. Ces effets sont réels et durables », a ainsi précisé Juliet Schor, professeure au Boston College.

La semaine de 4 jours à l’assaut de la France et de l’Europe ?

Des expérimentations autour de ce nouveau rythme de travail sont en cours un peu partout sur le continent. Le gouvernement écossais vient, par exemple, de lancer un essai de la semaine de 4 jours dans certains services publics. L’ONG 4 Day Week Global, déjà à l’initiative de l’expérimentation britannique, vient de lancer un nouveau test en Allemagne auprès de 45 entreprises.

En Belgique, le choix de la semaine « en » quatre jours est désormais offert aux salariés. Ces derniers n'ont pour l'instant pas été convaincus. Mais la gauche francophone souhaite aller plus loin et milite désormais pour une semaine de 32h sans baisse de salaire, à quelques mois des élections législatives fédérales de juin prochain.

En France, le Premier ministre a annoncé vouloir expérimenter prochainement une semaine « en » quatre jours dans les administrations. Sans réduction du temps de travail. La RATP, Lidl, la métropole de Lyon et des dizaines d’autres entreprises à travers la France ont décidé de lancer leurs propres expérimentations.

Du côté de l’étude britannique, on constate en revanche que les entreprises ont abaissé le temps de travail de leurs salariés de 6,6 heures en moyenne, ce qui correspond à une semaine de 31,6 heures. Mais, comme vous pouvez le voir dans le graphique ci-dessous, chacune d'entre elle a fait le choix qu'elle considérait le plus adapté,.

Crédits photo : nicefoto/stock.adobe.com