Temps de travail, salaire, jour off... Comment ça s'organise concrètement une semaine de 4 jours ?
Deux systèmes différents pour une même idée : avec ou sans réduction du temps de travail.

Alors que le mois de mai 2023 et son lot de jours fériés va contraindre les salariés français à trois semaines de 4 jours, on fait le point sur les différentes modalités pratiques de cette organisation qui fait tant parler depuis quelques mois.
Petite Histoire de la semaine de 4 jours en France
Et si la semaine de 4 jours n’était pas une idée si nouvelle que ça dans l’Hexagone ? Dès 1993, le PDG de Danone Antoine Riboud déclarait : « Il faut descendre à 32 heures sans intermédiaire. Cela obligera toutes les entreprises à créer des emplois ».
Puis en 1996, la loi Robien entre en vigueur. Elle permet aux entreprises de passer à 32 heures sur quatre jours, en échange d’une exonération des cotisations chômage, mais avec l’obligation de recruter 10% de salariés en CDI. Près de 400 entreprises françaises passent alors de 39 heures à 32 heures et instaurent la semaine de quatre jours. Environ 300 000 salariés sont concernés. Mais les lois Aubry de 1998 et 2000, qui mettent en place les 35 heures, remplacent la loi Robien et enterrent la question… Une occasion manquée selon Pierre Larrouturou, interrogé par HelloWorkplace :
« En voulant apaiser le patronat, hostile aux 35 heures, la loi Aubry 2 a installé une ambiguïté, permettant aux entreprises de bénéficier des mêmes exonérations en restant à 38,5 heures de travail réel. Cela a porté un coup d’arrêt aux débats sur la réduction du temps de travail et aux avancées sur la semaine de quatre jours pendant 15 ans. »
Jusqu’à aujourd’hui ! Depuis la crise sanitaire, les questions de la flexibilité, du bien-être au travail et de l’équilibre vie personnelle vie professionnelle sont revenus sur le devant de la scène. De grandes expérimentations autour de la semaine de 4 jours ont par ailleurs été menées au Royaume-Uni, en Australie, au Japon ou encore en Espagne. En Belgique, une nouvelle loi autorise depuis l’année dernière les travailleurs à choisir eux même s’ils préfèrent travailler sur quatre ou cinq jours.
L’objectif est presque toujours le même : augmenter le taux d’emploi du pays tout en équilibrant vie pro et vie perso pour in fine accroître la productivité. En France, quelques rares entreprises ont déjà sauté le pas. Et si demain, la semaine de quatre jours était instaurée dans les entreprises françaises, quelles en seraient les modalités d’application ?
Sans baisse du temps de travail
C’est le choix qui a été fait en Belgique où la semaine de travail est toujours de 38 heures. Dans ce cas de figure, vous ne baissez pas votre temps de travail (ni votre salaire) mais vous répartissez vos heures sur quatre jours. Si vous êtes par exemple à 35 heures, vous allez devoir dire adieu à vos journées de 7 heures pour passer à des journées de 9 heures.
Une réflexion autour des horaires est alors nécessaire pour effectuer le travail de cinq jours en quatre tout en évitant l’épuisement des salariés. Reste également à trancher sur le choix du 3e jour off : à la carte pour chaque salarié ou un jour fixé par équipe afin d’assurer la continuité des activités ? La fermeture de l’entreprise trois jours par semaine reste également une possibilité.
Avec baisse du temps de travail
Ici, vous diminuez votre temps de travail hebdomadaire sans baisse de salaire. Vous travaillez par exemple 32 heures payées 35 heures. C’est le système qui a récemment été testé auprès de 3 000 salariés britanniques ou en Espagne (32 heures payées 40 heures) et qui est défendu par le député européen Pierre Larrouturou.
Une précision importante avant toute chose: la semaine de 4 jours, c’est...
AVEC RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL et SANS BAISSE DE SALAIRE ☺️ — Pierre Larrouturou (@larrouturou) February 21, 2023
C’est également le système mis en place par des entreprises comme LDLC ou Elmy en France. Chez cette dernière, dans le cadre d’une expérimentation démarrée en septembre 2022, les salariés travaillent 32 heures par semaine répartis sur quatre jours (35 heures pour les cadres) et sont payés 39 heures. Le jour off est à choisir entre le mercredi et le vendredi et les congés et RTT ont été maintenus à 100%.
Chez LDLC le choix a été fait de passer tous les employés à 32 heures sans perte de salaire, pour des semaines de 4 jours à huit heures de travail quotidien. Problème, le contrat de 32 heures n’existe pas en France comme l’explique au Figaro son PDG Laurent de la Clergerie : « Il y avait un risque de réduire les retraites des employés, j'ai donc été contraint de mettre tout le monde à temps partiel en augmentant le taux horaire. » Les cadres de l’entreprise ont en revanche perdu leurs 13 jours de RTT par an.
Crédits photo : Israel Andrade / Unsplash
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