Et si la semaine de 4 jours n’avait pas que des avantages ?

Avoir un jour de congé supplémentaire dans la semaine, un actif sur deux se dit séduit par la formule, dans le but de mieux équilibrer sa vie professionnelle et personnelle. Cependant, la variété des formules proposées en semaine de quatre jours, avec ou sans réduction de temps de travail, laisse entrevoir des inconvénients et difficultés d'adaptation. Ces nouveaux rythmes s'avèrent parfois plus éreintants ou contraignants et menace même l'égalité hommes-femmes. C’est ce que révèle une enquête menée par la fondation The Adecco pour le Crédoc auprès de 2976 personnes et 7 entreprises ayant instauré un  dispositif de semaine de quatre jours. 

Des journées de travail plus fatigantes et moins de RTT

En passant à la semaine de quatre jours sans réduction de temps de travail, 33% des actifs craignent de ressentir plus de fatigue en raison de l’allongement des journées de travail. 32% anticipent également des répercussions sur l’organisation du temps de travail comme des diminutions de journées de RTT, des horaires moins souples au quotidien ou un accès au télétravail restreint. Ces conséquences sont principalement redoutées par les professions intermédiaires et les jeunes actifs entre 25 et 39 ans.

Enfin, les parents de jeunes enfants ou les familles monoparentales craignent de rencontrer des difficultés dans la garde de leurs enfants si les journées se prolongent le soir, au-delà de leur horaire de fin habituel.

Une menace pour l’égalité hommes-femmes

L’allongement des journées de travail et l’octroi d’un jour de repos hebdomadaire supplémentaire pourrait peser davantage sur les femmes salariées, sur qui repose encore essentiellement la charge des tâches parentales et domestiques.

Les enquêtes sur le sujet montrent une plus grande implication des mères, qui réalisent encore près des trois-quarts des activités parentales. « Dans la lignée de cette répartition des tâches, la journée libérée par la semaine en 4 jours pourrait être plus souvent consacrée aux enfants par les mères que par les pères qui privilégieraient les loisirs ou activités bénévoles », note l’étude.

Des conséquences financières imprévues

Outre la fatigue et l’inégale répartition des tâches domestiques qui pourraient découler de cette nouvelle organisation, des salariés anticipent aussi des dépenses supplémentaires pour faire garder leur enfant en cas de journées allongées.

En travaillant moins de jours par semaine, les salariés ont aussi été surpris de bénéficier d’un solde moins important de tickets restaurant. En revanche, des économies de carburant ont été constatées par les salariés motorisés. Pour l’instant, au regard de l’étude, difficile de déceler les éventuels effets de la semaine de quatre jours sur les dépenses des salariés.