Comment partir plus tôt de son travail sans être mal vu ?

Sous couvert de blagues plus ou moins drôles, la petite musique du présentéisme continue de s’imposer dans de nombreuses entreprises françaises – quand ce n’est pas tout simplement la règle officielle et immuable de votre boite ou de votre service : interdiction de partir avant telle heure !

Bien sûr, loin de nous l’idée de vouloir faire changer leurs horaires aux entreprises, qui les ont sans nul doute mis en place pour une bonne raison. On parle plutôt de cette incitation tacite à partir toujours une heure plus tard, de la pression insidieuse du groupe qui vous colle à votre chaise alors que vous mourrez d’envie de partir en courant rejoindre votre vie. Bref, à tout ce qui vous empêche de partir alors que vous êtes censé avoir fini votre journée.

Oui, vous avez de bonnes raisons de partir plus tôt

• Rappelons d’abord que travailler plus, ou plutôt rester tard sur son lieu de travail, n’améliore pas la productivité. Si vous organisez bien vos tâches sur la journée et que vous avez terminé à 16h, 17h ou 18h, aucune raison de faire acte de présence plus longtemps si vous avez fait vos heures.
• De nombreuses entreprises proposent désormais une forme de flexibilité sur les horaires. Si vous arrivez plus tôt le matin, c’est tout à fait logique de partir plus tôt. Tant pis si vous êtes le premier à partir…
• Si vous avez opté pour ce type d’organisation, c’est peut-être parce que vous avez des contraintes personnelles. A tout hasard : récupérer vos enfants à l’école ! On entend souvent parler ici et là d’équilibre vie pro – vie perso ou d’égalité femmes – hommes au travail, ça commence aussi par partir plus tôt si vous en avez la nécessité. De préférence sans culpabiliser… Non, les réunions à 18h ne sont pas une fatalité.
• Votre vie personnelle et vos loisirs sont importants pour vous. Tout simplement ! Un salarié performant est un salarié équilibré et heureux dans sa vie personnelle. Si vous avez cours de poney le mercredi soir ou séance de piscine le jeudi en fin d’après-midi, quoi de plus normal que d’adapter vos horaires de travail (dans la mesure du possible) pour pouvoir y assister ?
• Dans un monde idéal, vous ne devriez même pas à avoir besoin de vous justifier ! Aucune activité, aucun impératif, aucun argument. Vous partez à l’heure ou un peu plus tôt. Point. Malheureusement, ce n’est pas toujours aussi simple et c’est la raison pour laquelle nous vous donnons quelques astuces à appliquer pour ne pas être mal vu en partant plus tôt.

5 stratégies à mettre en place pour finir plus tôt sans nuire à sa carrière

Questionnement personnel

La première stratégie n’en est pas vraiment une mais elle pourrait bien tout changer. Etes-vous certain qu’on vous juge ou regarde de travers quand vous partez tôt ? Evitez de faire des suppositions et ne laissez pas votre imagination prendre le dessus. Eliminez ce type de pensées auto-contraignantes et libérez vous de vos freins mentaux : allez demander directement à votre manager si cela lui pose un problème que vous partiez à 16h30 mardi prochain ! Et si cette pression insidieuse ne venait que de vous ?

Communication claire

Communiquez ! C’est la suite logique du précèdent conseil mais cela va mieux en le disant. Demandez clairement à finir plus tôt tel ou tel jour pour X ou Y raison. Ce n’est pas le rôle des managers d’anticiper vos besoins personnels – car ils ne peuvent pas les deviner ! Sollicitez une discussion et proposez votre plan d’action pour moduler vos horaires (venir plus tôt le matin, rattraper un autre jour, décaler une réunion d’une demi-heure, etc.). La plupart se montreront compréhensif. C’est dans leur intérêt que vous soyez épanoui.

Implication personnelle et professionnelle

Montrez-vous motivé, proactif, performant, etc. Certes, vous partez un peu plus tôt que les autres, mais ce n’est pas pour autant que votre implication laisse à désirer quand vous êtes présent. Vous craignez de louper des moments informels en fin de journée et que cela puisse nuire à votre réputation ou votre progression ? Soyez à l’initiative d’autres moments sympathiques dans la journée, notamment avec votre manager. Un café le matin, une pause déjeuner en tête-à-tête, etc. Il n’y pas que les afterworks dans la vie ! Et de temps en temps, faites l’effort de rester plus tard pour boire un verre avec vos collègues.

Jeu collectif

Si votre hiérarchie est complètement fermée à l’idée que vous partiez plus tôt, appuyez-vous sur votre équipe. Expliquez à vos collègues votre situation, vos contraintes personnelles, etc. Ils ont aussi les leurs… et vous découvrirez peut-être des besoins communs en termes d’horaire de fin de journée. On est toujours plus fort en groupe pour exprimer ce genre de demandes, qui auront moins de chance de ressembler à un éventuel « caprice » mais apparaîtront bel et bien comme un véritable besoin collectif.

Militantisme

Sensibilisez votre hiérarchie à ces questions. Si personne n’a jamais bousculé le statu quo dans l’entreprise, pas étonnant que les normes et conventions qui y règnent datent d’un autre siècle et que vous entendiez encore des « Tu as pris ton aprem ? » lancés à la volée. On a déjà évoqué l’équilibre vie pro – vie perso, l’égalité femmes – hommes mais vous pouvez mettre en avant de nombreux autres arguments (productivité, fidélisation, cohésion) auxquels votre hiérarchie sera sensible. L’idéal est de venir avec un plan de réorganisation et d’être ouvert à la discussion pour mettre en place une nouvelle organisation qui convient à tous !