Sur les pistes avec Thomas, mécanicien de remontées mécaniques

Vous passez une semaine au ski chaque année et cela vous semble bien trop peu ? Ce n’est pas Thomas Gourbin qui vous dira le contraire. A 34 ans, son quotidien pro se déroule au milieu des montagnes, dans un cadre qui ne se contente pas d’extraordinaire uniquement l’hiver.

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Tous les chemins mènent à Font-Romeu

Originaire de Fontpédrouse, Thomas a choisi de rester dans les Pyrénées Orientales pour suivre ses études. D’abord à Prades, où il passe un bac S option Sciences de l’ingénieur. Puis à Perpignan, où il intègre un DUT génie maintenance industrielle : « Ce DUT était réputé pour avoir pas mal de débouchés. Je n’y allais pas forcément pour apprendre un métier mais pour m’initier à différentes techniques : la mécanique, l’hydraulique, l’électrotechnique, l’électricité… », raconte Thomas. Ses deux années de DUT s’achèvent par un stage de quelques mois dans une entreprise spécialisée dans les pompes à chaleur et installations géothermiques, il est alors attiré par le sujet des énergies renouvelables.

Pour lui, les études s’arrêtent là, mais sans regret : « J’étais un peu lassé, j’avais envie de travailler et de me faire une expérience professionnelle, ce que j’ai concrétisé avec une saison en tant que perchman, l’autre nom qu’on donne au conducteur de remontées mécaniques. »

Une opportunité l’éloigne ensuite des montagnes et lui fait par la même occasion passer les Pyrénées pour deux années en Espagne, où il travaille dans l’événementiel : « On fabriquait des stands et on en assurait le chargement, le montage, le démontage… On voyageait souvent et on se déplaçait à l’international. » Deux années passionnantes qui ne l’empêchent pas de penser à un retour à la maison, ce qu’il concrétise en entamant une nouvelle saison.

Des saisons au CDI, en passant par une licence pro

A l’issue de la saison, une opportunité s’offre à Thomas : « L’entreprise qui m'employait avait besoin de changer de logiciel GMAO. Les remontées mécaniques répondent à des exigences réglementaires très pointues, être en conformité avec ces exigences n’est pas une option. On avait besoin d’un logiciel mieux adapté, avec plus de traçabilité. C’était aussi l’époque des premiers logiciels web, qui permettaient de transmettre l’info et de la faire remonter du terrain. » Pour intégrer ce projet tout en continuant à se former, Thomas choisit l’alternance, via une année de licence pro TIG à Carcassonne.

Parallèlement, l’entreprise entame un autre chantier important : « Les réseaux de la station sont principalement enterrés, notamment parce qu’on se trouve dans un parc régional naturel. A l’époque, on avait des centaines de kilomètres de réseau enterrés qui n’étaient pas cartographiés. Repérer tous ces réseaux correspondait à un réel besoin. »

Une fois la mise en place de ces deux projets importants terminés, Thomas rejoint les équipes méca et reprend les saisons, été et hiver : « Après quelques années à ce rythme saisonnier, j’ai signé un CDI en 2017, puis j’ai travaillé en binôme avec un autre salarié proche de la retraite. Ce tutorat m’a permis en 2020 de prendre le poste de responsable de grande inspection des téléportés. »

Au menu, notamment, la maîtrise d'œuvre sur la partie réglementaire spécifique aux remontées mécaniques, qui possèdent un programme de maintenance sur mesure : « On démonte complètement la remontée mécanique et on en contrôle chaque point de sécurité : balanciers, véhicules, gares… Je travaille en collaboration avec l’équipe maintenance, je leur donne les bonnes indications pour qu’ils puissent agir. »

Des compétences recherchées bien au-delà des Pyrénées

Quant au rythme, il évolue au fil des saisons : « Mes journées se terminent à 17h30 en hiver et à 18h en été. Le roulement passe de six jours travaillés puis deux jours de repos en hiver, à quatre jours travaillés pour trois jours de repos en été (vendredi, samedi et dimanche). »

Si le métier paraît très spécifique, il ne l’est pas autant qu’on pourrait le croire : « Bien sûr, il faut s’intéresser à la mécanique, mais le quotidien n’est pas répétitif, car on touche aussi à l’hydraulique, l’électrotechnique, l’électricité… On travaille en hauteur, on se déplace en 4x4 ou en motoneige. Et ce qu’on ne sait pas encore, on l’apprend sur le tas ! Il ne faut pas se sentir freiné parce qu’on ne coche pas toutes les cases, on peut aussi se former selon les besoins. » D’autant que les compétences du mécanicien de remontées mécaniques ne sont pas recherchées uniquement à la montagne, les recruteurs sont à l’affût de ce type de profil partout en France.

A l’heure de conclure ce portrait de Thomas, difficile de se passer d’une dernière mention de son environnement de travail.  Sympathique ? Agréable ? Non, mieux : « On évolue dans un cadre exceptionnel. Quand l’enneigement est là et qu’on fait une très bonne saison, c’est un régal. Et c’est encore plus vrai quand on aime skier !”

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Cet article a été réalisé dans le cadre d’une série de portraits dédiés aux professionnels du tourisme, en partenariat avec le Gouvernement.