Pourquoi les nouveaux pères préfèrent toujours leur travail

Le jeune papa qui part à 17h de son travail pour aller chercher ses enfants semble rester une image d’Epinal bien loin de la réalité. Une récente étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) pointe les inégalités de répartition des tâches domestiques entre les femmes et les hommes, deux ans après la naissance d’un enfant.

Une vision encore prégnante de « l’homme gagne-pain »

L’étude souligne que les pères sont souvent réticents à diminuer leur temps de travail mais prêts à modifier leur organisation quotidienne (en télétravaillant ou en rentrant plus tôt certains jours).

Le modèle de l’employé idéal qui se rend disponible pour son emploi, indépendamment des contraintes familiales, perdure encore dans certaines entreprises. Surtout, les hommes se comparent facilement à leurs homologues, à poste équivalent ou position hiérarchique comparable, ce qui les empêche souvent d’assumer librement leurs contraintes familiales.

L’absence de mode de garde à temps plein avec des assistantes maternelles qui ne travaillent pas le mercredi se fait surtout au détriment du temps de travail des mères qui décident de passer à 80%. « Les ajustements professionnels entre conjoints dépendent souvent d’un arbitrage financier, du fait de leur salaire généralement inférieur à celui de leur conjoint, les mères sont celles qui interrompent le plus souvent leur activité », explique l’étude.

Cette importance accordée au travail chez les nouveaux pères peut s’explique en partie par le modèle encore persistant de « l’homme gagne-pain ». La paternité reste associée par certains jeunes pères à des responsabilités d’ordre financier. Ils vont surtout chercher à sécuriser l’avenir de leurs enfants en gardant une situation professionnelle et financière stable.

Faute de désengagement professionnel, les pères choisissent des activités plus gratifiantes

Le puzzle plutôt que le rendez-vous médical, voici le choix que font de nombreux pères quand il s’agit de prioriser une activité à faire avec leurs enfants. « Les hommes interrogés sélectionnent le plus souvent certaines activités susceptibles de renforcer, à leurs yeux, la relation avec leur enfant. »

La planification des rendez-vous médicaux reste effectuée par les femmes. Souvent, les pères évoquent une plus difficile souplesse de leurs agendas professionnels les empêchant d’assumer ces contraintes.

Les pères bénéficiant du télétravail reconnaissent quand même qu’ils s’arrangent avec leurs horaires afin de gérer certaines responsabilités familiales, en gardant leurs enfants en cas d’absence de personnel à la crèche ou à l’école.