Qu'est-ce que je risque si je mens sur mon CV ?
Imprécision, mensonge par omission ou trucage pur et simple, où se situe la limite et que risque-t-on à mentir sur son CV ? On fait le point.

Qui n’a jamais été tenté d’enjoliver un peu la réalité pour coller à une offre d’emploi dont on rêve ? Si la pratique semble plutôt répandue, attention aux abus : vous pourriez risquer gros à mentir sur votre CV.
Mentir sur son CV, une pratique plus répandue qu’on ne le croit
D’après de nombreuses études, mentir sur son CV ne fait pas peur aux candidats ! Selon l’application de cours en ligne Udemy, 10% des Français ont déjà menti sur leur CV. Quant à Everycheck, entreprise spécialisée en la matière, elle estime que 65% des Français ont au moins une information fausse sur leur CV…
Le Code du travail précise qu’un candidat est pourtant tenu de répondre de bonne foi à toutes les demandes d’information lors d’un recrutement, y compris celles qu’il décide de faire figurer sur son CV. Mais, dans les faits, de nombreux candidats s’arrangent avec la réalité pour modifier certaines dates, gonfler une expérience voire carrément s’inventer des diplômes ou des compétences.
A quelles conséquences vous exposez-vous en cas de mensonge ?
Précisons tout d’abord que si un recruteur ou un manager découvre le pot aux roses, vous avez de grandes chances d’être éliminé d’office du processus de recrutement… Et comment s’en étonner ! Difficile de faire confiance à un collaborateur qui ment avant même d’être engagé. Vous avez donc tout intérêt à être honnête lorsque vous postulez à une offre d’emploi.
Mais que risquez-vous d’un point de vue légal, en particulier si vous êtes finalement embauché malgré vos mensonges ? La loi Aubry du 31 décembre 1992 précise que c’est à l’entreprise que la tâche revient de s’assurer de la véracité des informations d’un CV. Elle a non seulement le droit mais également le devoir de vérifier que le candidat n’a pas menti.
Concrètement, vous risquez de vous faire licencier pour faute si votre employeur découvre que vous avez menti sur un point déterminant de votre CV, c’est-à-dire une information capitale qui a pesé lourd dans votre embauche.
- Un arrêt de la chambre sociale de la Cour de cassation de 1995 a, par exemple, validé le licenciement d’un salarié ayant prétendu avoir suivi un double cursus dans une grande école et à l’université. Selon la justice, son mensonge avait grandement joué dans son embauche.
- En 2010, la Cour d’appel de Lyon a validé le licenciement d’un salarié ayant menti sur son diplôme de BTS en comptabilité. Le salarié prétendait disposer, malgré tout, des compétences et contestait donc son licenciement mais, étant chargé d’une mission de contrôle et de surveillance, la justice a mis en avant le fait qu’il avait contrevenu à son devoir de loyauté et d’honnêteté envers son employeur.
- En 1999, la justice a, en revanche, donné tort à un employeur qui avait licencié une salariée pour avoir inscrit le titre d'assistante de formation sur son CV alors qu’elle n’avait effectué qu’un simple stage. « Si cette mention imprécise était susceptible d'interprétation erronée, elle n'était pas constitutive d'une manœuvre frauduleuse », a estimé la chambre sociale de la Cour de cassation.
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Mentir sur des éléments qui déterminent votre capacité à exercer le poste (expérience, diplômes, compétences) peuvent donc aboutir à de lourdes sanctions. En revanche, mentir sur son adresse, son âge ou un éventuel handicap ne sera pas considéré par la justice comme une cause valable de licenciement car ces éléments ne sont pas censés être déterminants dans le choix de votre embauche – dans le cas contraire, c’est votre employeur qui est en tort.
Le cas des professions réglementées
Médecin, avocat, architecte… Attention, dans le cas des professions réglementées par un diplôme, vous vous exposez carrément à une sanction pénale ! Transformer son stage en CDD sur un CV est une chose, prétendre être avocat ou médecin alors que vous ne l’êtes pas relève tout bonnement de l’escroquerie, à l’image de Frank Abagnale dont le rôle fut interprété par Leonardo Di Caprio dans le film Arrête-moi si tu peux (2002).
Vous risquez d’être pénalement poursuivi pour exercice illégal d’activité et faux et usage de faux. En 2014, un architecte a ainsi été condamné à deux ans de prison avec sursis par le Tribunal de Grande Instance de Versailles car il exerçait cette profession sans diplôme depuis près de 30 ans !
Crédits photo : Dumitru/stock.adobe.com
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