Intérimaire ou auto-entrepeneur ? Cumul, différences, avantages

Contrat d’intérim et statut d’auto-entrepreneur : bien que répondant à des régimes juridiques différents, ces deux activités comportent quelques similitudes. L’indépendant ou le salarié effectuent dans les deux cas des missions temporaires pour une entreprise ayant besoin de travailleurs supplémentaires. Le contrat qui encadre l’activité n’est cependant pas le même : prestations de services d’un côté et salariat auprès d’un employeur de l’autre. Ces deux réalités peuvent toutefois être complémentaires et se cumuler pour permettre d'accroître les revenus.

Quelles sont les différences entre intérim et auto-entrepreneuriat ? Quels sont les avantages respectifs de ces statuts ? À quelles conditions le cumul est-il possible ? Suivez le guide !

Intérimaire et auto-entrepreneur : quelles différences ?

Le salarié en intérim

Un intérimaire est le salarié d’une agence d’intérim, qui l’envoie en mission auprès d’une entreprise utilisatrice pour une certaine durée. Une société peut en effet recourir à l’intérim pour remplacer un employé absent ou pour faire face à un accroissement temporaire d’activité.

Ce cadre repose sur deux contrats :

• le contrat de mission, signé entre le salarié intérimaire et son agence d’intérim
• le contrat de mise à disposition, conclu entre la société de travail temporaire et l’entreprise utilisatrice

L’agence d’intérim est donc l’employeur du travailleur intérimaire. Ce type de contrat est réglementé par les articles L1251-1 à L1251-63 du code du travail.

Une mission d’intérim peut comporter un terme précis, lorsque le contrat prévoit une date d'échéance ferme pour la prestation. À l’inverse, dans certains cas, comme le remplacement d’un employé absent ou l’attente de l’arrivée d’un salarié embauché en CDI (Contrat À Durée Indéterminée), le contrat n’est pas soumis à un terme précis. Dans la plupart des cas, la durée maximale d’une mission d’intérim est de 18 mois, renouvellements compris.

Le statut d’auto-entrepreneur

L’auto-entrepreneur connaît une autre réalité juridique et administrative. Appelé micro-entrepreneur depuis 2016, il n’est pas salarié. Aucun contrat de travail ne le lie à un employeur : il a procédé à la création d’une entreprise individuelle. À la différence d’une société, aucune personne morale n’est créée : l’indépendant et son entreprise sont une seule et même entité.

Le micro-entrepreneur réalise un certain chiffre d’affaires en effectuant des prestations pour ses clients, qu’il leur facture. Il fixe librement ses tarifs et choisit les missions qu’il veut effectuer. Il est responsable de sa propre gestion administrative, notamment en effectuant la déclaration de son chiffre d’affaires et en payant les cotisations sociales qui en découlent.

Travailler en intérim ou en tant qu’auto-entrepreneur : que choisir ?

Les avantages du travail temporaire

L’intérim offre une solution intéressante pour les salariés qui recherchent la flexibilité du travail temporaire tout en disposant d’une protection sociale. En effet, l’intérimaire exerce une activité salariée et bénéficie donc de l’assurance chômage, du régime général de la Sécurité sociale, de congés payés et d’un salaire fixe.

Il touche aussi des primes spécifiques, comme l’Indemnité de Fin de Mission (IFM) ou l’Indemnité Compensatrice de Congés Payés (ICCP). En outre, l’intérim peut être un tremplin vers un contrat à durée indéterminée. Il apporte ainsi une sécurité financière au salarié.

Les avantages du statut d’auto-entrepreneur

Le statut d’auto-entrepreneur, dorénavant appelé micro-entrepreneur, offre une grande liberté aux indépendants qui se consacrent à leur projet. Ils disposent d’une totale autonomie dans le choix de leurs missions, de leurs horaires et de leurs clients. La micro-entreprise crée des opportunités de revenus accrus pour certaines professions, notamment dans les secteurs de l’informatique et du conseil.

Grâce à ce statut, les entrepreneurs peuvent se lancer à leur compte en bénéficiant d’un allègement des obligations comptables et des cotisations sociales. Ce régime juridique permet en effet une gestion plus simple qu’en société.

En contrepartie, l’indépendant ne dispose pas de la sécurité de l’emploi et bénéficie d’une couverture sociale moins protectrice que celle d’un intérimaire. Il cotise moins à la retraite et ne touche pas l’assurance chômage si ses missions s’arrêtent.

Intérim et auto-entrepreneur : le cumul est-il autorisé ?

Les conditions à respecter

Bonne nouvelle : il est possible de cumuler l’intérim avec un projet entrepreneurial en micro-entreprise ! La création d’une entreprise individuelle est possible quel que soit le type de contrat salarié : CDI, CDD (Contrat à Durée Déterminée), intérim, etc.

Deux conditions doivent toutefois être respectées :

• le contrat de travail qui lie le salarié à son employeur ou sa convention collective ne doivent pas comporter de clause d’exclusivité, qui l’empêche de cumuler plusieurs activités professionnelles
• le salarié doit respecter son obligation de loyauté, c’est-à-dire que son activité indépendante ne doit pas concurrencer celle de son employeur

Il est interdit d’exercer une activité d’entrepreneur pendant les heures de travail salarié. Ne pas se conformer à cette interdiction entraîne un risque de licenciement pour faute lourde ou grave. Sous réserve d’une certaine ancienneté dans son entreprise, un salarié peut néanmoins disposer d’un congé dédié à la création de sa structure.

Pourquoi cumuler intérim et statut d’auto-entrepreneur ?

Cumuler intérim et création d’une micro-entreprise peut comporter certains avantages :

• tester une activité d’entrepreneur sans perdre la sécurité de l’emploi, avant de se lancer à temps plein sur un projet
• effectuer simultanément deux activités professionnelles afin d’accroître ses revenus
• rester affilié au régime général de la Sécurité sociale, ce qui permet de disposer d’une protection accrue

Associer intérim et statut d’auto-entrepreneur : c’est possible en respectant certaines conditions ! N’hésitez plus à vous consacrer à votre projet tout en bénéficiant du cadre protecteur du travail temporaire.