« En tant qu’assureur, nous avons une mission sociétale forte »

Une entreprise engagée, c’est quoi ? « C’est une entreprise qui a conscience de ses nombreuses responsabilités, répond Estelle Gruson, responsable RSE et communication actionnariat chez Prévoir. La première vis-à-vis de ses clients, mais aussi de ses collaborateurs et, plus généralement, de la société. Dans toutes ses décisions, elle doit avoir conscience, même dans une démarche capitalistique, de leurs impacts positifs ou négatifs. »

Dans ce groupe d’assurance indépendant créé en 1910, l’engagement est « culturel » selon Estelle. En cause ? La nature de son activité : « On fait de l’assurance de personnes et non de biens. Par conséquent, on fait de notre mieux pour protéger nos clients et leur offrir des services ou des garanties assurancielles pour soulager leur quotidien. On ne peut pas tout solutionner mais, en cas de gros problème, on est là. Via ce métier, on a une mission sociétale assez forte et, de plus, en tant qu’entreprise familiale, on évolue dans un esprit de durabilité, avec les générations futures à l’esprit. »

« On fait de la RSE sans le dire ! »

En France, Prévoir protège plus de 500 000 personnes à l’aide de 118 bureaux répartis sur l’ensemble du territoire. 69% des collaborateurs de l’entreprise sont en contact avec ses clients et sa politique RSE (responsabilité sociétale des entreprises*) passe ainsi d’abord par leur satisfaction. « Ce qui les intéresse le plus, c’est déjà qu’on fasse notre métier d’assureur ! Pour eux, nous travaillons par exemple sur la digitalisation** sans que ce soit aux dépens de la relation client. Afin de garder un lien de proximité, nos conseillers se déplacent toujours à domicile », soutient Estelle. Soucieux de son bilan carbone et donc de son impact sur l’environnement, Prévoir a entamé, en 2024, une transition vers un parc de véhicules hybrides et électriques à destination de ses conseillers commerciaux. Il propose également à ses clients, dans ses produits d’épargne, des unités de compte solidaires. Le principe ? « Dans ce cadre, nous les accompagnons, s’ils le souhaitent, vers des investissements plus responsables », précise-t-elle.

Dans un souci d’accessibilité, les équipes de Prévoir travaillent aussi à la clarification de la communication externe. « Dans le secteur de l’assurance, les courriers ne sont pas très funs ! La raison ? Nous sommes tenus à des obligations réglementaires d’informations à transmettre aux clients. Notre objectif est de rendre ces documents plus clairs, de même que toutes les informations sur notre site internet », explique Estelle.

Par le biais d’études, Prévoir se renseigne sur les enjeux sociétaux qui importent à sa clientèle. « On prend leurs retours mais aussi de l’avance. Depuis bientôt 30 ans, on travaille par exemple sur le risque de dépendance. A l’époque, on pouvait déjà prévoir l’allongement de la vieillesse et l’importance pour les personnes de rester chez elles et, si possible, de retarder le moment où elles devraient être placées. Finalement, c’est faire de la RSE sans le dire ! » sourit-elle.

« On sensibilise les collaborateurs à notre travail »

Côté collaborateurs, le discours est le même. « La différence est que, désormais, on structure davantage notre démarche, souligne la responsable RSE. On sensibilise, car les candidats et les collaborateurs nous questionnent à ce sujet. On est une petite équipe, je prends mon bâton de pèlerin pour parler de nos engagements. Je participe à des revues de processus métier lors desquelles j’arrive avec ma casquette RSE et j’explique aux managers : « Attention, ce changement peut avoir des impacts sur les personnes avec qui vous travaillez, sur vos clients ou sur l’environnement ». »

Estelle Gruson

Responsable RSE et communication actionnariat chez Prévoir

Pour le confort de ses équipes et avec, à l’esprit, une amélioration de performance énergétique de ses bureaux, l’entreprise a également rénové 33% de son parc immobilier : « Au siège, nous sommes tout de même 450 collaborateurs. L’idée était de rendre aussi ces espaces plus sympas, plus collaboratifs car on y passe du temps ! » appuie-t-elle.

Sécuriser l’emploi des collaborateurs et miser sur leur formation

Depuis de nombreuses années, la sécurité de l’emploi est au cœur des préoccupations du groupe, dont 98% des collaborateurs sont employés en CDI. L’inclusion et la parité aussi. En 2024, le Groupe Prévoir a, en effet, obtenu une note de 93/100 à l’index de l’égalité professionnelle. « Chez nous, ce n’est pas un sujet ! Qu’il s’agisse la diversité ethnique, religieuse, sexuelle etc., il n’y a pas d’action spécifique à mener pour que cela existe. Concernant l’égalité, notre présidente et directrice générale, Patricia Lacoste, est toujours attachée à l’équilibre de son CoDir et on surveille aussi la part des femmes dans les équipes dirigeantes », affirme Estelle.

Dans cette même optique, Prévoir mise sur un investissement conséquent dans le développement des compétences de ses collaborateurs. « Tous les ans, nos dépenses de formation représentent 7 à 8% de la masse salariale. En plus de la mobilité interne, on propose trois parcours diplômants dans le cadre de l’Université Prévoir, en partenariat avec les écoles de management IAE de Metz et Caen », indique-t-elle. En 2023, 88,6% des collaborateurs de l’entreprise avaient été formés et 85% d’entre eux, en CDI, se disaient motivés et impliqués dans leur travail.

Partager la valeur de l’entreprise et valoriser le bénévolat

Autre sujet très important chez Prévoir, insiste Estelle, le partage de la valeur : « Avant que la participation aux bénéfices pour les salariés existe, Prévoir a toujours partagé une partie de ses bénéfices avec ses collaborateurs. Une partie va aux clients, une partie aux actionnaires et cet équilibre, entre les trois parties, le conseil d’administration et la direction y sont très attentifs. »

Des engagements de ses collaborateurs, le groupe fait également une force. En 2000, il crée ainsi la Fondation Prévoir, explique Estelle : « S’ils sont bénévoles dans une association qui vient en aide à des personnes vulnérables, qu’elles soient malades, en situation de précarité, de handicap en France ou à l’étranger, ils peuvent demander une subvention à la Fondation pour un projet particulier comme l’achat de matériel. On réfléchit également à soutenir une grande cause à l’année pour faciliter l’implication de collaborateurs volontaires dans une association. » Récemment, la Fondation a notamment soutenu l’aménagement de jardins d’insertion sociale avec Grâce au Jardin, le financement de la recherche sur les cancers de l’enfant avec Imagine for Margo et l’organisation d’animations à destination des enfants hospitalisés avec Le Sourire d’un Enfant.

« A notre niveau, participer à la diminution les inégalités sociales »

L’avenir, Prévoir le voit tourné vers davantage d’engagement, de concert avec ses collaborateurs. Un futur à envisager en lien avec son statut d’entreprise financière. « En tant qu’assurance, nous sommes soumis à une réglementation très forte. On pourrait le voir comme une contrainte, or je pense que cela va accélérer un mouvement positif de prise de conscience de ce qu’il reste à faire et de nos responsabilités actuelles et de demain. Cela nous aide à nous poser les bonnes questions concernant les assurances à mettre en place avec les nouveaux risques liés à l’environnement ou la montée des inégalités sociales et comment, à notre niveau, on peut participer à les diminuer », analyse Estelle.

Autre enjeu sur lequel Prévoir a choisi de se positionner : « En tant qu’entreprise financière, où est-ce qu’on investit ? Nos choix font qu’on participe ou non à la transition écologique et énergétique. Sur ces sujets, nous avons une équipe dédiée qui a établi ses propres grilles. Nous avons aussi des éléments de mesure sur des actifs financiers polluants ou pas, par exemple. C’est un des enjeux majeurs de demain car nous avons une responsabilité humaine évidente », affirme-t-elle.

La suite ? « Nous ouvrirons peut-être un canal de communication ou une boîte à idées à destination de nos collaborateurs. On communique régulièrement sur ce que l’on fait mais cela ne fonctionne pas assez dans les deux sens ! » conclut Estelle.

* Selon la définition de la Commission européenne, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), aussi appelée responsabilité sociale des entreprises, désigne la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société. La norme ISO 26000, standard international, définit le périmètre de la RSE autour de sept thématiques centrales : la gouvernance de l’organisation, les droits de l’homme, les relations et conditions de travail, l’environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs, les communautés et le développement local.

** Depuis 2018, Prévoir a réduit sa consommation de papier de 45%.