Pourquoi les femmes sont moins bien payées alors qu'elles sont plus diplômées ?
Les inégalités de salaires femme / homme ont toujours la peau dure en France !

Plusieurs études menées récemment montrent que les femmes sont notamment sous-représentées dans les métiers techniques et à hauts revenus, un phénomène qui pérennise les écarts de salaires toujours conséquents entre les deux sexes… Malgré un niveau de qualification féminin plus élevé.
Les femmes sont plus diplômées que les hommes
Selon l’Afpa (agence nationale pour la formation professionnelle des adultes), en France, les femmes sont plus diplômées que les hommes : 53% de celles âgées de 25 à 35 ans sont diplômées du supérieur, contre 46% chez les hommes appartenant à la même tranche d'âge.
Un constat qui n’est pas nouveau, puisque le Cereq (centre d'études et de recherches sur les qualifications) parle même d’un “niveau de formation féminin plus élevé depuis les années 1980”, et ce, dans tous les groupes socioprofessionnels ! Le centre d’étude nous apprend aussi que les femmes prennent même de plus en plus d’avance sur les hommes en termes de qualification au cours des dix dernières années. Par exemple, parmi les ouvrières ou employées qualifiées en 2013, 28% étaient diplômées du supérieur. En 2020, elles étaient 42%. Pour les hommes, ce chiffre est passé de 19 à 23, l’écart s’est donc considérablement creusé (de 9 à 19 points).
Des métiers très genrés
Selon la définition de l’INSEE, un métier est considéré comme mixte lorsqu’il comporte 40 à 60% de chacun des genres. En France, cela ne concerne que 21 métiers sur 88.
Après les études, les Françaises s’orientent vers le tertiaire à hauteur de… 85% ! Ainsi, l’Afpa dresse un classement des certifications les plus représentées chez les femmes.
Parmi les métiers quasi-exclusivement féminins, on retrouve : secrétaire (96% de femmes), agent d’entretien (95%), aide-soignante (91%) ou encore infirmière (85%). Dans les métiers où les femmes sont sur-représentées, mais de façon moins écrasante, on peut également citer l’enseignement, les professionnels de l’action sociale et de l’orientation ou les professions paramédicales.
A contrario, certains métiers se voient exercés par une grande majorité d’hommes, particulièrement dans le numérique et l’industrie, parmi lesquels les techniciens (84%) et ingénieurs (82%) de l’informatique, les ouvriers qualifiés des industries de process (68%)... Ou encore les dirigeants d'entreprise qui sont masculins à 82%.
L’Afpa remarque que “les femmes exercent plus souvent des métiers de service, qui les exposent à des contraintes d’organisation du temps de travail, à des exigences émotionnelles et à une faible latitude décisionnelle”. Cette polarisation porte un nom : la ségrégation professionnelle horizontale.

Cadre : l’illustration du plafond de verre
Alors même que les femmes sont plus diplômées que les hommes, certaines catégories comme les cadres restent encore largement masculines : en 2022, on comptait seulement 37% de femmes. Ce chiffre, en augmentation, a cependant contribué à réduire les écarts de salaire femmes / hommes.
Malgré cette hausse, on constate que parmi celles qui ont réussi à accéder à cette catégorie socio-professionnelle convoitée, seulement 21% exercent des postes à responsabilités hiérarchiques (contre 28% pour les hommes) : on parle ici de ségrégation professionnelle verticale, le fameux plafond de verre. L’Afpa, toujours dans le même rapport, n’y va pas par quatre chemins : “Les femmes connaissent des trajectoires professionnelles moins ascendantes.”
Autre exemple criant : en 2022, l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) enregistrait un nombre record de cadres augmentés, notamment en raison de la forte inflation qui sévit alors. Au lieu d'accélérer l’égalité des salaires, on observe que cette vague d’augmentation a, au contraire, creusé l’écart, puisqu’elle n’a concerné que 54% des femmes cadres (contre 59% pour leurs homologues masculins).
Des écarts de salaire (toujours) très élevés
Selon une étude de l'INSEE parue en mars dernier, les femmes gagnaient, en 2022, 23,5% de moins que les hommes (soit 6 000 euros de moins par an) dans le secteur privé, et travaillaient également 10% de moins… Assez pour expliquer la différence de revenu ? Pas tellement, puisqu’à temps de travail équivalent, celle-ci s’élève à 14,9 %. La catégorie où l’écart est le plus important ? Les cadres, encore une fois, chez lesquels la différence culmine à 15,7 %.
Toujours selon l’INSEE, cela serait avant tout la conséquence de la ségrégation horizontale : “Les différences de salaire s’expliquent surtout par la répartition genrée des professions : les femmes n’occupent pas le même type d’emploi et ne travaillent pas dans les mêmes secteurs que les hommes et accèdent moins aux postes les plus rémunérateurs.” Même son de cloche à l’Observatoire des inégalités, qui constatait en janvier 2023 : “ Si la tendance des dix dernières années se maintenait, il faudrait encore plus de trente ans pour annuler cet écart. [...] La lenteur du rattrapage entre femmes et hommes est étroitement liée au manque d’ouverture aux femmes des postes du haut de la hiérarchie salariale”.
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