« Dans le travail, les femmes se mettent plus de pression et ne se pensent pas à la hauteur de leurs capacités »

Prendre conscience de ses capacités, élargir sa vision de l’entreprise ou encore, affiner ses compétences d’encadrement… Ce ne sont là que quelques-uns des bénéfices tirés par les collaborateurs du Groupe Martin Belaysoud du programme de mentorat mis en place par l’entreprise. Lancé en septembre 2024 par Annie Bouvier, DRH du Groupe, ce sont actuellement 15 collaborateurs, dont 9 femmes, qui en bénéficient. C’est le cas de Blerta Goyon, responsable du développement commercial auprès des technico-commerciaux itinérants chez Mabéo Industries, et d’Alexandra Letailleur, responsable formation et support métier du Groupe.

Le but du mentorat est d’accompagner les talents de l’entreprise dans leur progression. « On nous aide à améliorer nos compétences, qu'il s'agisse de leadership, de communication ou de gestion de projets, explique Blerta. C’est également l’occasion de rencontrer des collaborateurs qu’on n'a pas l’habitude de côtoyer et de bénéficier de conseils sur mesure. »  

Des rencontres dans un cadre informel

Pendant un an, elles partageront le même mentor, Didier Flavenot, président de Téréva. « Nous sommes tous suivis par un des membres du comité exécutif. On se retrouve à l’extérieur de l’entreprise, dans un restaurant par exemple, pour échanger une fois par mois, pendant une heure. A cette occasion, on se fixe des objectifs pour la prochaine rencontre », complète Alexandra.

Quand elle a été approchée par le service des ressources humaines du Groupe à ce sujet, cette dernière ne savait pas trop à quoi s’attendre. Blerta, quant à elle, avait déjà entendu parler de ce type de dispositif. « J’ai dû prendre un certain temps pour comprendre ce que je voulais en tirer,  admet-elle. Il y a les attentes de l’entreprise et mes propres aspirations. Je cherchais un projet qui corresponde à notre stratégie d’entreprise. » Après avoir consulté son mentor, Alexandra a décidé de se concentrer sur la notion de sens : « J’ai réalisé que je ne donnais pas suffisamment de sens aux choses et que je ne faisais pas la distinction entre un enjeu et un objectif », résume-t-elle.

« Le management occupe une place prépondérante dans mes responsabilités »

Avant de rejoindre Mabéo Industries il y a quatre ans, Blerta a travaillé dans le marketing et le commerce auprès d’entreprises du secteur agroalimentaire, de l’immobilier et de l’automobile. « Aujourd’hui, le management occupe une place prépondérante dans mes responsabilités. Ce qui me passionne le plus dans mon métier est de gérer une équipe et d’aider mes collègues à développer leurs compétences. J’apprécie également la variété des tâches commerciales et l’évolution constante des produits que nous vendons », éclaire-t-elle.

Alexandra intègre le Groupe Martin Belaysoud, en 2002, après une maîtrise comptabilité-finances. « J’ai évolué au fil de l’eau et j’encadre depuis peu une équipe de 12 personnes. Nous intervenons auprès des équipes terrain afin de les former aux outils informatiques », indique-t-elle. La particularité de son équipe ? Elle est répartie dans toute la France. Alexandra la gère donc à distance, depuis Arcachon : « Je suis encore novice en management, j’apprends petit à petit. Pour autant, j’apprécie accompagner les salariés, être là pour eux et les aider à évoluer. On a le sentiment d’être utile ! » 

« Croire davantage en mes capacités »

Pour elles, le mentorat s’apparente à un processus de développement personnel. « Cela me permet de croire davantage en mes capacités. C’est un vrai problème me concernant, j’ai besoin de me rassurer ! » souligne Blerta, selon qui il s’agit d’un trait particulièrement féminin. « Je pense que les femmes se mettent beaucoup plus de pression et ne se pensent pas à la hauteur de leurs capacités. Plus j’échange avec des femmes à des postes à responsabilité, plus je réalise que nous nous interrogeons plus sur nos compétences que les hommes. »

« Ce mentorat tire profit des expériences professionnelles et personnelles du mentoré comme du mentor, souligne-t-elle. Cela demande une ouverture d’esprit mutuelle, car on a forcément à apprendre l’un de l’autre. » Un avis partagé par Alexandra : « Notre mentor, Didier, a notamment établi le tutoiement, ce qui permet de s’affranchir de nombreuses barrières et d’échanger, quasiment, d’égal à égal. On réalise rapidement que les conseils professionnels sont facilement applicables dans la vie personnelle. »

Pour Alexandra, le plus grand défi sera de renforcer ses compétences en leadership : « Un des aspects à travailler pour moi est de réaliser que chaque personne est unique et de s’adapter à cette réalité ! »

« La place des femmes dans l’industrie a évolué »

Si le programme du Groupe Martin Belaysoud est aussi ouvert aux hommes, il s’avère être un atout particulier pour les femmes, selon Blerta : « La place des femmes dans l’industrie a évolué, mais elle n’a pas encore suffisamment changé dans les métiers traditionnellement masculins, tels que l’ingénierie, la production et la maintenance. On commence à voir des femmes dans ces métiers, mais elles demeurent une minorité. » Un constat partagé par sa collègue : « Nos clients sont majoritairement des hommes, car ils proviennent principalement du bâtiment ou de l’industrie. Les hommes occupent aussi davantage les postes à responsabilité, mais cette situation évolue favorablement, comme en témoignent Blerta et moi-même ! »

Pourtant, les femmes ont largement de quoi contribuer au secteur et au monde du travail en général. « À mon avis, les femmes contribuent à créer un climat beaucoup plus coopératif. Elles ont une grande capacité de fédération et d’empathie, note Blerta. Cela a forcément un impact sur la communication ainsi que la gestion et l’organisation au quotidien ! » 

« Pour moi, le genre est un non-sujet ! »

Sur la question, les points de vue des deux collègues divergent : « J'ai l'impression que les femmes sont de plus en plus aventureuses ! J’ai en revanche conscience que des différentes peuvent exister, mais je n’ai pas le sentiment d’y être confrontée. Pour moi, le genre est un non-sujet ! » constate Alexandra. Blerta n'est pas non plus confrontée au sexisme au travail. « Je ne me sens absolument pas à la marge par rapport à mes collègues masculins, que ce soit dans la prise de parole ou de décisions. Malgré tout, je soutiens que les femmes n’ont pas la même approche que les hommes », souligne-t-elle.

Dans le cadre du programme de mentorat, Alexandra et Blerta ont encore du chemin à parcourir : « Nous commençons une nouvelle expérience !  Aujourd’hui, on est tous concentrés sur nos missions respectives. À long terme, cela nous aidera à développer une vision plus large de l’entreprise, de sa stratégie et de la place de chaque collaborateur », conclut Berta.