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Entretien : les questions interdites des recruteurs en 2025

Par Laura Lamassourre • Publié le

C'est la loi qui le dit : non, on ne peut pas vous demander si vous êtes syndiqué, votre religion ou si vous avez prévu d’avoir des enfants.  

Entretien : les questions interdites des recruteurs en 2025
Le droit français répertorie 20 critères de discrimination. © AnnaStills@stock.adobe.com

L’entretien d’embauche détermine vos compétences professionnelles pour un poste, qu’elles soient techniques (savoir-faire) ou humaines (savoir-être). Toutes autres questions en rapport avec votre situation personnelle n’y ont pas lieu d’être et sont interdites par la loi. C’est ce qu’on appelle la discrimination à l’embauche. Retour sur les questions que l’on ne peut pas vous poser en entretien (et auxquelles vous n’avez pas à répondre).  

Discrimination à l’embauche : ce que dit la loi 

Selon la définition officielle, décrite sur Service-public.fr, la discrimination au travail vise à « traiter défavorablement une personne en se fondant sur critère interdit par la loi (exemple : l'origine, l'âge, etc.). Toute personne travaillant dans l'entreprise (salarié, supérieur hiérarchique, stagiaire, apprenti) est protégée contre les faits de discrimination. » 

Sur quels critères peut-on être discriminé ? 

Le droit protège également tout candidat à un emploi, un stage ou une période de formation en entreprise. Selon le Code du travail (article L.1132-1), la discrimination représente une différence de traitement sur l’un des 20 critères suivants :  

  • Origine 

  • Sexe 

  • Situation de famille 

  • Grossesse 

  • Apparence physique 

  • Vulnérabilité particulière liée à la situation économique 

  • Nom 

  • Lieu de résidence 

  • État de santé 

  • Perte d'autonomie 

  • Handicap 

  • Caractéristiques génétiques 

  • Mœurs 

  • Orientation sexuelle 

  • Identité de genre 

  • Âge 

  • Opinions politiques 

  • Activités syndicales 

  • Qualité de lanceur d'alerte 

  • Qualité de facilitateur de lanceur d'alerte ou de personne en lien avec un lanceur d'alerte 

  • Langue parlée (capacité à s'exprimer dans une langue autre que le français) 

  • Ethnie 

  • Nation 

  • Race prétendue 

  • Religion 

Côté recrutement, tous ces critères sont encadrés par l’article L122-45 du Code du travail : « Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l'objet d'une mesure discriminatoire pour avoir témoigné des agissements définis aux alinéas précédents ou pour les avoir relatés. » Toutes les questions en lien avec ces derniers sont donc proscrites lors d’un entretien d’embauche et aucun de ces motifs ne peut être retenu pour vous écarter d’un processus de recrutement. 

Existe-t-il plusieurs types de discrimination ? 

Le droit français distingue deux types de discrimination interdits au sein de l’entreprise : 

  • La discrimination directe : l’auteur des faits de discrimination a conscience qu’il prend une décision en fonction d’un critère discriminatoire interdit par la loi.  

  • La discrimination indirecte : l’auteur prend une décision qui, de prime abord, paraît neutre mais qui, finalement, désavantage une ou des personnes vis-à-vis d’autres.  

Existe-t-il des cas de discrimination autorisés par la loi ? 

Certaines exceptions, inscrites dans le Code du travail, peuvent justifier le refus d’une embauche (ou toute différence de traitement professionnel) : 

  • Certaines activités peuvent être réservées à une femme ou à un homme, notamment dans les milieux artistiques. C’est par exemple le cas pour les comédiens devant interpréter un rôle masculin ou féminin, les mannequins ou les modèles de photographie.  

  • L’accès à certains emplois peut être refusé à des travailleurs sur des critères d’âge (trop jeunes et/ou trop âgés) pour des raisons de sécurité et de protection de la santé. Exemple : un candidat considéré comme jeune salarié (moins de 18 ans), ne peut, sauf dérogation, travailler de nuit. La loi autorise également les entreprises à fixer un âge maximum de recrutement. Or, cette discrimination doit être justifiée par une formation professionnelle requise ou la nécessité d’une période d’emploi raisonnable avant la retraite, par exemple. 

  • La discrimination d’un candidat en raison de son état de santé ou handicap peut, dans certains cas, être justifié.  

  • A l’inverse, le fait de réserver un dispositif aux personnes en situation de handicap est accepté par la loi, tout comme les contrats de travail aidés ou les contrats de professionnalisation, réservés à la formation des jeunes. 

Les questions que le recruteur n'a pas le droit de me poser en entretien 

Lors d’un entretien d’embauche, un employeur a bien sûr le droit d’engager la discussion autour de divers sujets, pour apprendre à vous connaître. En revanche, certaines questions indiscrètes reviennent à s’immiscer dans votre vie privée et sont, par conséquent, discriminatoires. Voici quelques exemples concrets, par catégorie, de questions interdites en entretien :  

Situation personnelle du candidat 

Loin d’être innocentes, ces questions sont largement intrusives et inappropriées. Vous n’avez ainsi pas à y répondre. 

Situation familiale

Certains employeurs hésitent à embaucher des jeunes femmes, car elles sont en âge d’avoir des enfants. Cela constitue un motif discriminatoire. Rien ne vous empêche, par conséquent, de postuler un emploi, même enceinte. Les candidats n'ont aucunement à répondre aux questions sur leur famille, que l'on parle de leur conjoint ou leurs potentiels enfants.

  • « Vivez-vous en couple ? » « Etes-vous marié(e) ? » 

  • « Avez-vous des enfants ? » « Etes-vous enceinte ? » « Envisagez-vous d’avoir des enfants ? »  

  • « Quel poste occupe votre conjoint(e) ? » 

  • « Percevez-vous des prestations sociales ? » 

Etat de santé, handicap

Il est à vous de décider si vous souhaitez évoquer un problème de santé en entretien. Le recruteur n’a pas à vous interroger sur le sujet. Il peut, en revanche, vous informer sur la politique dédiée de l’entreprise et l’accompagnement des personnes ayant obtenu une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). Si vous êtes en situation de handicap, l'entretien sera une première occasion d’évoquer vos besoins concernant une éventuelle adaptation de poste et l'employeur pourra, lui même, répondre à vos questions à cet égard.

  • « Avez-vous des problèmes de santé ? » 

  • « Souffrez-vous d’un handicap ? » 

  • « Suivez-vous un traitement médical ? » 

Orientation sexuelle, identité de genre, sexe

Votre orientation sexuelle ou identité de genre relève bien évidemment de votre vie privée, toutes questions à ce sujet constitue un motif discriminatoire lors d'un entretien d'embauche. Depuis 1975, il est également interdit de rédiger une offre d’emploi réservée à un sexe. On ne peut donc questionner votre habilité à remplir des missions en fonction de votre sexe.  

  • « Quelle est votre orientation sexuelle ? » 

  • « A quel genre vous identifiez-vous ? » « Avez-vous effectué une transition de genre ? » 

  • « Pensez-vous pouvoir effectuer vos missions aussi bien qu’un homme ? » 

Convictions religieuses, opinions politiques et affiliations syndicales

L'appartenance religieuse, les opinions ou engagements politiques d’un candidat ne peuvent justifier son exclusion d’un processus de recrutement. Toutes questions à ce sujet sont donc interdites et considérées comme discriminatoires.

Il existe cependant une exception, celle des entreprises de tendance définies comme « entreprises qui ont une orientation idéologique marquée, laquelle, connue de tous, peut imposer certaines obligations particulières aux salariés soumis par ailleurs aux règles du droit du travail : Églises, écoles religieuses, syndicats, partis politiques. »* Dans ces entreprises, il est admis que des restrictions plus importantes puissent être apportées aux libertés des salariés.  

  • « Etes-vous croyant ? » « De quelle confession êtes-vous ? » « Est-ce que la pratique de votre religion peut interférer avec votre travail ? » 

  • « Pour quel parti politique avez-vous voté aux dernières élections ? » 

  • « Etes-vous syndiqué(e) ? » 

  • « Etes-vous impliqué(e) dans une activité militante ? » 

  • « Avez-vous déjà fait grève ? » 

Origine, ethnie, nation ou prétendue race

Les questions sur l’origine d’un candidat sont évidemment exclues des procédures de recrutement car elles n’ont aucun lien avec l'évaluation de ses aptitudes professionnelles. Aussi, un recruteur n’est pas en droit de vous questionner sur votre accent, par exemple.  

  • « De quelle origine êtes-vous ? » 

  • « Quelle est votre langue maternelle ? » 

Caractéristiques physiques du candidat 

Il est interdit de discriminer un candidat sur son apparence physique ou son âge. Votre coiffure, votre style vestimentaire ou encore votre taille n’a, une nouvelle fois, aucun rapport avec vos compétences professionnelles. Une restriction des candidatures regardant l’âge des candidats est, parfois, autorisée pour des raisons de sécurité (voir plus haut). 

  • « Avez-vous envisagé de perdre du poids ? De changer de coiffure ? » 

  • « Pensez-vous que votre âge est un obstacle pour ce poste ? » 

  • « Avez-vous des tatouages ? Si oui, sont-ils visibles ? » 

  • « Avez-vous envisagé de changer de style vestimentaire ? » 

La discrimination à l’embauche en chiffres 

Selon une étude publiée en 2021 par l’Ifop et Météojob, la proportion de salarié(es) ayant été victimes d’une discrimination lors de la recherche d’un emploi a presque doublé en vingt ans, passant de 12% en 2001 à 21% en 2021. Ces discriminations reposaient principalement sur : 

  • Le genre : 23% de femmes concernées contre 19% d’hommes ; 

  • L’âge : 25% de jeunes de moins de 30 ans contre 12% des 60 ans et plus ; 

  • Le niveau social : 23% des CSP- et 19% des CSP+ ; 

  • Des critères ethnico-culturels : personnes se percevant comme « non-blanches » (42%), les minorités religieuses (ex : 53% chez les musulmans, 35% chez les protestants et évangéliques) ou les salarié(es) de nationalité étrangère (50%). 

Quels recours face à une discrimination à l’embauche ? 

Si vous pensez avoir été victime d’une discrimination à l’embauche, vous avez accès à un recours civil ou pénal. Pour plus d'informations, vous pouvez contacter le Défenseur des droits, une association de lutte contre les discriminations, un délégué syndical, un représentant du personnel ou encore l’inspection du travail, conseille le Ministère du Travail et de l’Emploi.  

 

* Fait religieux en entreprise | Guides et notions-clés, Ministère du Travail et de l’Emploi 

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