Comment bien télétravailler dans le train ?

Transformer un temps de trajet en créneau de travail productif, bénéficier de meilleurs tarifs en partant aux heures creuses, travailler en continu sans être interrompu, et ce en regardant d’un coin de l'œil le paysage défiler… Les avantages de télétravailler dans le train sont nombreux, c’est d’ailleurs un des seuls (voire même le seul ?) moyens de transport qui permettent de le faire. Oui, mais à condition de prendre quelques précautions pour se mettre dans les meilleures conditions : on vous a donc compilé quelques conseils pour optimiser votre trajet. En voiture !

Préparer son matériel (et sa connexion)

• Vérifiez la couverture du réseau internet

Le nerf de la guerre ! Vous comptez sur le partage de connexion de votre mobile ? Judicieux, mais pas toujours fiable selon la zone géographique traversée, ou votre opérateur : pour être sûr que votre ligne est dotée d’une couverture 5G convenable, renseignez-vous au préalable sur le site de l’ARCEP, qui propose une carte interactive extrêmement détaillée. Il vous suffit de sélectionner votre opérateur, puis les options « axes ferrés » et « internet mobile ». 

• Se protéger du bruit

La rame remplie d'enfants : peut-être un des plus grands obstacles à la concentration dans le train (et à votre envie de procréer, mais c'est une autre histoire). Il en suffit même d'un ou deux pour mettre à rude épreuve les nerfs de toute une voiture : heureusement, il existe quelques accessoires plutôt efficaces pour se couper de leur onomatopées et autres pleurs, comme par exemple les casques à réduction de bruit (devenus presque standards, et donc à prix abordables), les bouchons d'oreilles jetables, ou encore les bonnes vieilles boules Quiès en cire et autres arceaux anti-bruit. Quiconque en a déjà fait l'usage sait qu'il devient dur de s'en passer, même dans des environnements plus calmes comme une bibliothèque ou le bureau. En d'autres termes, un indispensable du bureau mobile qui peut vous servir dans plusieurs environnements !

• Faîtes le plein de batterie

On l’a dit : la plupart des trains sont équipés de prises électriques. Cependant, mieux vaut assurer ses arrières pour pallier aux nombreux contretemps qui pourraient survenir. Pour éviter de tomber en rade de batterie en plein boulot, pensez à tout recharger à bloc avant de partir, et éventuellement à emporter une batterie externe capable de recharger plusieurs fois vos appareils. Un chargeur à ports multiples peut aussi être une solution pratique pour brancher simultanément ordinateur et téléphone. Si votre matériel le permet, mettez-le en mode économie d'énergie pour allonger l'autonomie.

• Partez pendant les heures creuses

La Wifi du train, comment ça marche ? Des bornes fixées sur le toit des rames se connectent aux antennes installées le long des voies, en principe tous les 3 kilomètres. Le réseau se propage ensuite à l'intérieur du train. Logiquement, vous ne bénéficierez pas de la même couverture si votre rame est bondée ou si elle est quasi-vide. Si les bornes se font de plus en plus nombreuses ces cinq dernières années, elles restent insuffisantes dans certains territoires. 

Bonne nouvelle, cependant : toujours selon l’ARCEP (l’Autorité de régulation des communications électroniques), l’ensemble des opérateurs mobiles français auront « l'obligation de couvrir en très haut débit mobile (4G) 90 % des trains du quotidien, le long des voies à l'extérieur, au 31 décembre 2025. », dans le cadre du New Deal mobile.

• Protégez vos données personnelles

Comme à chaque fois que vous vous connectez sur une Wifi publique, vos données sont exposées et peuvent être interceptées. Si les fichiers de votre entreprise contiennent des données sensibles (emails de clients, statistiques, documents et rapports confidentiels), pensez à utiliser un VPN, qui rendra impossible l’identification de votre connexion. 

Reste le bon vieux “espionnage” de votre voisin de rangée, qui semble ne pas pouvoir s’empêcher d’épier votre écran plutôt que de lire tranquillement son journal. Si vous tombez souvent sur ce genre d’énergumène, procurez-vous un filtre de confidentialité ou verre anti-espion, qui rendra votre écran invisible des regards indiscrets.  

Bien choisir son train et sa place

• Privilégiez les TGV

Tous les trains ne sont pas équipés d’internet et de prises, veillez à vous en assurer avant ! Pour cela, privilégiez les TGV INOUI, qui seront peut-être un poil plus cher, mais dont le prix comprend l’accès à un réseau Wifi et à une prise pour brancher votre ordinateur. Sans parler de la présence du wagon-bar, qui peut dépanner : on y reviendra. 

Sachez que si les Intercités sont bien équipés de prises électriques, pour pouvoir en profiter il vous faudra réserver en première, et certaines voitures ne disposent que d’une seule prise pour deux sièges côte à côte. Cela dit, de plus en plus de lignes Intercités proposent le Wifi, dont les liaisons de nuit. 

Pour avoir accès aux prises et à la Wifi dans les OUIGO, il faut prévoir et payer un supplément. Malheureusement, le Wifi n’est pas encore déployé dans le réseau TER et Transilien. Sur le site de la SNCF,  cette page, plutôt fournie, devrait pouvoir vous aider à y voir plus clair sur la présence et le paramétrage de la Wifi dans le train.

• Optez pour un trajet direct

À moins que l’escale s’effectue dans la même gare et que le train suivant parte sur un quai adjacent (et encore, il pourrait être en retard !), évitez autant que possible les correspondances, qui sont autant de risques de complications et de retards… Surtout si celles-ci s'effectuent dans une autre gare ! Un trajet direct vous permettra de travailler de manière plus sereine et continue. 

• Partez pendant les heures creuses (bis)

Pas toujours facile de s’isoler des bruits de vos voisins, mais vous pouvez maximiser vos chances de passer un voyage au calme, et ce dès la réservation. D’abord, évitez les heures de pointe : ça tombe bien, puisque celles-ci sont calées sur les heures de bureau ! Grâce au télétravail, les créneaux moins bondés s’offrent à vous, et avec eux : les prix avantageux… Qui peuvent vous permettre d’opter pour une place solo en première, histoire d’être dans les meilleures conditions pour vous mettre au boulot. 

Adapter ses tâches

• Prévoir une journée sans appel ou réunion

C’est bien là l’un des avantages du télétravail : pouvoir organiser votre journée de travail comme bon vous semble. Évidemment, la première des choses à bannir de votre emploi du temps durant le trajet sont les appels téléphoniques et autres réunions en visio : il vous sera impossible de les assurer dans votre “voiture” (au risque de se faire virer par un autre passager en plein milieu de votre intervention), et les espaces entre les rames sont en général mal isolés du bruit. Sans parler du réseau mobile, souvent plus qu’incertain ! 

Cependant, il peut arriver qu’une urgence se présente, et que vous n’ayez pas le choix de décrocher. Votre meilleure option sera donc le wagon-bar (seulement dans les TGV INOUI, Eurostar et Lyria), seul lieu où les appels sont autorisés ET relativement calme . Globalement, un trajet en train dure rarement plus d’une demi-journée, ce qui vous laisse l’autre moitié pour passer vos appels.

• Privilégier les tâches qui ne nécessitent pas de connexion internet (en continu)

Si l’accès à internet via le partage de connexion est plutôt bon sur la plupart des grandes lignes, vous n’êtes pas à l’abri d’un passage sous un tunnel ou d’une zone blanche. Profitez-en pour vous concentrer sur des tâches qui ne nécessitent pas d’internet en permanence : rédaction, organisation de dossiers, préparation de présentations, comptes-rendus de réunion, la production de visuels sur la suite Adobe, mise à jour de tableaux de suivi et de documents Excel, lecture de documents internes, etc… Avant d’embarquer, pensez à télécharger le maximum de ressources en local !

Une dernière chose : profitez du cadre pour laisser aller vos pensées, il s'agit peut-être là du meilleur moyen pour prendre du recul et faire émerger des idées : on est jamais aussi créatif que lancé à 300 km/h dans les vignes provençales, au milieu des volcans d'Auvergne ou dans le massif du Vercors.