ChatGPT, un an après : entre coexistence pacifique et menace réelle pour l'emploi

« Joyeux anniversaire à moi » annonce fièrement d’emblée ChatGPT ce matin. Le chatbot fête sa première année d’existence et on peut dire que sa naissance a été remarquée dans le monde entier ! En quelques jours, l’outil a su séduire des millions d’utilisateurs. Son intelligence fascinante a aussi très vite laissé place à des inquiétudes. Et si ce petit prodige virtuel pouvait être meilleur que les humains et même les remplacer au sein des entreprises ? On revient sur un an d’avancées technologiques et de révolution dans le monde du travail.

Les emplois de bureau directement menacés par ChatGPT en France

Quelques jours avant la date anniversaire, le 17 novembre dernier, le cabinet Roland Berger a publié un rapport analysant précisément les conséquences du chatbot d’OpenAI sur l’emploi en France.

« Certains métiers comportant principalement des tâches hautement exposées risquent l’automatisation, ce qui pourrait potentiellement entraîner la perte de 800 000 emplois », note le rapport. Les employés de bureau, de réception, guichetiers ou encore les spécialistes de l’administration d’entreprises devraient être les plus exposés d’ici les prochaines années. Ainsi, les métiers de secrétaires, réceptionnistes et agents administratifs sont directement menacés.

La prise de rendez-vous, le traitement de correspondance ou la tenue de registres de transaction financière sont des tâches qui pourraient facilement être prises en charge par l’IA.

Les métiers avec des fonctions créatives comme journaliste (quel scandale !), scénariste, graphiste ou même parolier de chansons sont aussi directement impactés.

En revanche, les métiers qualifiés dans l’agriculture, la conduite de véhicules, la livraison, le ménage ou encore l’industrie et l’artisanat ne sont pas menacés par ChatGPT. Ouvriers agricoles, opérateurs de machine, personnels de ménage, éboueurs, coursiers, peintes, électriciens, plombiers ou mécaniciens peuvent donc dormir sur leurs deux oreilles.

Un monde du travail en pleine adaptation

Parce qu’il vaut mieux bien connaître son ennemi pour l’affronter. Face à la menace d’une automatisation de certaines tâches de leur quotidien, de plus en plus de salariés ont commencé à l’utiliser régulièrement dans leurs métiers. La plupart du temps pour rédiger des courriers administratifs nécessitant un texte concis et normé ou pour avoir des idées en plus pour la rédaction de mails, d’annonces ou d’offres d’emploi. Pour l’instant, ChatGPT reste surtout perçu comme un outil pour gagner du temps sur des tâches répétitives.

D’ailleurs, c’est ce que nous répond le chatbot lui-même : « Je ne suis pas une menace pour les emplois, mais plutôt un outil qui peut être utilisé de différentes manières. En résumé, ma création vise à être un outil bénéfique mais il est essentiel que la société gère de manière réfléchie l’intégration de ces technologies pour minimiser les impacts négatifs sur l’emploi et maximiser les avantages pour tous. »

Une réflexion partagée par Giada Pistilli, chercheuse en philosophie sur l’éthique de l’IA et responsable de l’éthique pour la plafeforme Hugging Face, dans les colonnes de Libération : « L’IA va transformer des métiers, il ne faut pas se mentir. Je pense qu’il va falloir s’approprier ces technologies dans les années à venir, et que les personnes qui vont les maîtriser seront avantagées sur le marché du travail. »

Dans les prochaines années, tout le défi pour les entreprises sera donc de réfléchir à l’adaptation de certains métiers affectés par l’IA tout en prenant soin de former leurs employés à l’usage raisonné de ces nouvelles technologies. En clair, de nombreux salariés doivent s’attendre à voir leur poste évoluer et certaines missions qu’ils font aujourd’hui seront sûrement obsolètes demain, mais s'orienteront peut-être plus sur la relation humaine… ce qui fait défaut à notre chatbot surdoué !

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