Les arrêts maladie repartent à la hausse en 2022, en particulier chez les jeunes salariés

Après une baisse significative pendant la crise sanitaire, les arrêts maladie sont nettement repartis à la hausse cette année, notamment ceux liés aux troubles psychologiques et à l’épuisement professionnel.

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Assiste-t-on à un rebond spectaculaire du mal-être en entreprise ? Quatre salariés sur dix ont en effet posé un arrêt maladie en 2022, d’après l’étude annuelle de Malakoff Humanis, tandis que cette proportion était tombée à 36% en 2020 et 38% en 2021.

Comme l’explique au Parisien Anne-Sophie Godon-Rensonnet, en charge de l’étude, l’accalmie de ces deux dernières années n’était qu’un trompe-l’œil : « Il y a eu beaucoup de salariés en chômage partiel donc pas ou peu d’arrêts maladie. On sait aussi que le télétravail a été un ‘protecteur’ des arrêts de courte durée ». Elle précise par ailleurs que de nombreuses opérations médicales ont été repoussées pendant le Covid, ce qui donne lieu actuellement à une forme de rattrapage.

Les jeunes sont les plus touchés par le phénomène puisque 46% d’entre eux ont posé un arrêt maladie au cours de l’année, contre 34% chez les plus de 50 ans. Les femmes sont également davantage arrêtées que les hommes (l’écart entre les deux est de 11 points aujourd’hui versus 6 points en 2016) et près d’une femme sur deux se dit épuisée ou fatiguée (48%) contre un peu plus d’un homme sur trois (37%).

Si le secteur de la santé compte la plus grande proportion de salariés arrêtés (53%), le commerce et l’industrie connaissent les plus fortes progressions du nombre d’arrêts maladie, +12 points et + 10 points chacun.

Des troubles psychologiques en forte hausse

A l’exception du Covid, les premières causes d'absence en 2022 sont les maladies ordinaires (grippe, rhume ou angine) qui représentent 27% des arrêts maladie. Mais pour la première fois, les troubles psychologiques et l’épuisement professionnel se hissent à la deuxième place du podium et dépassent ainsi les troubles musculosquelettiques (16%). Une progression inquiétante qui s’inscrit dans le temps puisque les troubles psychologiques constituent 20% des arrêts aujourd’hui contre 11% en 2016.

Les maladies psychologiques sont même le premier motif d’arrêt long (28% en 2022 contre 14% en 2016) devant les accidents. Les personnes élevant seules leurs enfants, les femmes et les managers sont les plus touchés, ainsi que les professionnels du secteur de la santé et les professions intermédiaires.

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